Finances: 3 banques marocaines disposent de 148 agences en Afrique

Finances: 3 banques marocaines disposent de 148 agences en Afrique
jeudi 6 juin 2019 - 18:16

Publié tout récemment, le rapport annuel de la Direction des études et prévisions financières relevant du ministère de l’Économie et des Finances indique que le secteur bancaire contribue de manière significative aux investissements directs marocains en Afrique, suivis du secteur des télécommunications, de l’industrie, des assurances et de l’immobilier.

La contribution du secteur bancaire à ces investissements a atteint 52,2% entre 2007 et 2017, pour un montant de 17,5 milliards de DH, selon le rapport. Les télécommunications constituent le deuxième marché avec 16,4% des investissements, suivi de l’industrie (12,3%) et l’assurance (5,8%).

En termes de répartition géographique, la plupart des investissements dans le secteur bancaire sont concentrés dans des pays comme l’Égypte, avec 30,5% des investissements étrangers du Maroc entre 2007 et 2017, suivie par la Côte d’Ivoire avec 19,4% et le Sénégal avec 12%.

Cette évolution va dans le sens du renforcement des relations du Maroc avec divers pays africains, notamment après les visites effectués par le roi Mohammed VI dans ces pays au cours de la dernière décennie, ponctuées par la signature de nombreux accords entre les banques marocaines et leurs homologues africaines.

Trois banques marocaines se font distinguer dans ce rapport. Il s’agit d’Attijariwafa Bank, le groupe BMCE et le groupe BCP qui, à elles trois, ont disposé de 148 agences dans le continent, fin 2017.

En termes de nombre, c’est Attijariwafa Bank qui arrive en tête avec 643 agences, suivi du groupe BMCE (634 agences) et du groupe BCP (205 agences).

Les trois banques ont réussi à lever des dépôts d’environ 188 milliards de DH en 2017. Attijariwafa Bank en détient 48,6%, suivie de du groupe BMCE avec 33,2% et du groupe BCP avec 18,2%. Ces dépôts représentent 23,8% du total des dépôts auprès des trois banques et sont en augmentation constante depuis 2009, avec un taux de croissance annuel moyen de 13,5%.

Programme de micro-finance

A noter que, selon le rapport, la moitié des dépôts africains auprès de ces banques se trouvent dans quatre pays: le Sénégal avec 16,4%, la Côte d’Ivoire (12,2%), la Tunisie (11,7%) et l’Égypte (10%).

Le même document rapporte que le groupe BCP a mobilisé un prêt de 4,3 milliards de DH par le biais de ses succursales au Sénégal pour financer plusieurs projets d’infrastructure, et signé avec les autorités ivoiriennes cinq accords d’une valeur totale de 2,5 milliards de DH pour des projets économiques et sociaux.

Le même groupe a également signé deux accords de partenariat avec le ministère de l’Economie et de la Planification économique du Rwanda en vue de la préparation d’un programme de micro-finance.

La groupe BMCE, à travers sa filiale BCME Bank of Africa, a signé un accord de coopération avec la Banque ouest-africaine de développement (Banque africaine de développement) afin de promouvoir les actions de développement des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

La Banque détenue par le milliardaire Othmane Benjelloun également conclu un accord-cadre avec la Côte d’Ivoire afin de soutenir ses initiatives, visant à atteindre les objectifs du Programme de développement national entre 2012 et 2015.
En outre, la banque a signé un accord avec la Société générale de la banque au Rwanda, un mémorandum d’accord avec la Banque nationale de l’industrie à Madagascar, et avec la Commercial Bank of Zambia.

Le montant total des prêts distribués se sont élevées à 159,6 milliards de DH en 2017, soit une augmentation de 13,5% par rapport à 2009, ce qui constitue 22,9%, du total des prêts distribués par les trois banques.

Nouvelles mutations

L’importance du marché africain est mise en évidence par l’évolution du produit net bancaire consolidé des trois banques, qui a augmenté de 18% par an depuis 2009 pour atteindre 19,8 milliards de DH en 2017, soit 38,6% du total du résultat net consolidé des trois banques.

Afin de soutenir la présence des banques marocaines en Afrique, le rapport du ministère de l’Économie et des Finances a présenté un certain nombre de propositions visant à saisir les opportunités qu’offre le continent en raison de son poids démographique et de l’émergence d’une classe moyenne, maximisant les avantages des investissements sur le continent au profit de l’économie nationale et des économies des pays partenaires.

La première de ces propositions est de maintenir les bases des succursales des banques marocaines afin de s’aligner sur les nouvelles règles de précaution et de faire face aux nouvelles mutations de la scène bancaire africaine, marquée par la croissance des performances de la téléphonie mobile. 

Le ministère de l’Économie et des Finances propose également de mobiliser la coopération entre les banques marocaines et les acteurs économiques du continent africain, en mettant l’accent sur les petites et moyennes entreprises, et en exploitant le potentiel d’intégration régionale et continentale.

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