Le Projet de la Loi de Finances pour l’année 2020 (PLF 2020) a été au centre des discussions, le 8 octobre, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil de gouvernement. Mohamed Benchaaboun, ministre de l’Économie et des Finances a laissé entendre les premières lignes qui devraient tracer le chemin pour l’économie nationale.
Le Conseil est intervenu 24 heures plutôt que prévu, en vue du contexte actuel, marqué par un remaniement ministériel imminent. L’exécutif s’est ainsi réuni en présence du Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, afin de s’entretenir sur la situation actuelle du pays, mais aussi des différents chantiers à entamer.
Ainsi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a indiqué que « le gouvernement est engagé à respecter les délais fixés pour la réalisation de ses objectifs, notamment pour ce qui est du dépôt du Projet de la Loi de Finances 2020, et ce, avant le 20 octobre ». El Khalfi a par ailleurs indiqué que Benchaaboun a présenté quelques-unes des principales lignes qui devraient marquer le PLF 2020 devant l’exécutif.
À la lumière de la situation économique actuelle, notamment un secteur agricole aux performances à la baisse, et une économie toutefois soutenue par le reste des secteurs, le ministre de tutelle a indiqué que le taux de croissance devrait s’établir à 2,9 % cette année. Cela reflète, certes, un « léger » recul par rapport au taux enregistré une année auparavant (3 %). Dans ce sens, il a indiqué que l’activité agricole devrait reprendre, selon les prévisions du secteur, d’autant plus que le reste des secteurs connaitra une hausse et une stabilité générale des réalisations.
Benchaaboun a par ailleurs indiqué que le déficit budgétaire se place à un niveau satisfaisant, s’établissant à 3,5 % en 2019, contre 3,7 % en 2018. Ce taux est bien positif par rapport à celui de 4,1 % évoqué par le Wali de Bank Al-Maghrib, lors de son dernier Conseil trimestriel du 24 septembre.
Celui-ci devrait d’ailleurs être maintenu à un niveau correct en 2020, comme l’avait d’ailleurs indiqué Jouahri, qui avait avancé le taux de 3,8 %.
Il est à noter que le déficit budgétaire du royaume a subi les dispositions de l’accord social, dont le coût s’est élevé à 14 milliards de dirhams, conclu fin avril dernier, notamment pour ce qui est de la hausse des salaires (dont 6 milliards ont déjà été débloqués pour l’année en cours). Cela dit, le déficit semble se maintenir à un « bon » niveau, et qu’une hypothèse où il se creuse est à écarter.
Par ailleurs, le Chef du gouvernement à appeler à une meilleure gestion des ressources mises à disposition des administrations, notamment pour ce qui est de la consommation électrique et de l’eau, du logement au sein et à l’extérieur du royaume, de l’entretien et la rénovation du parc automobile, etc.
Cela devrait répondre quelque part à la problématique posée par la dette extérieure du royaume, qui s’est établie à plus de 337,8 milliards de dirhams pour l’année en cours, selon les chiffres du ministère de tutelle, soit une hausse de 11,2 milliards de dirhams par rapport à l’année 2018 (326,6 milliards de dirhams).