Croulant sous une vague de critiques dans son propre camp, le président américain Donald Trump s’est vu obligé de nuancer ses propos sur le dossier du retrait des troupes américaines du Nord de la Syrie et l’ouverture du champ à la Turquie pour lancer une offensive contre les kurdes du YPG, une organisation considérée par Ankara comme terroriste.
Il aura fallu plusieurs critiques envers l’administration Trump, provenant du camp républicain même ainsi qu’au niveau international, pour que le locataire de la Maison Blanche fasse un rétropédalage dans ses propos. En effet, le sénateur Lindsey Graham, très proche du président a estimé que la dernière décision des Etats-Unis concernant le nord de la Syrie était un désastre en puissance » et « l’abandon des Kurdes sera une tache sur l’honneur de l’Amérique ». Et pur cause, les kurdes ont été alliés de Washington dans la lutte contre l’Etat islamique en Syrie.
De son côté, le sénateur de la Caroline du Sud, a fait allusion à une résolution au Sénat avec une alliance des républicains et des démocrates pour faire échouer cette décision. Pour Nikki Haley qui a été ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, et très appréciée de Donald Trump, a averti le président en déclarant que « les Kurdes ont joué un rôle crucial dans notre combat couronné de succès contre l’EI en Syrie. Les laisser mourir est une énorme erreur », ajoutant qu’il fallait toujours
Alors que la veille il a haussé le ton envers son partenaire turc en agitant le spectre de représailles dans le cas où Ankara dépassait certaines limites, Donald Trump a défendu mardi son allié de l’OTAN dans une série de tweets.
So many people conveniently forget that Turkey is a big trading partner of the United States, in fact they make the structural steel frame for our F-35 Fighter Jet. They have also been good to deal with, helping me to save many lives at Idlib Province, and returning, in very…..
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 8, 2019
Beaucoup de personnes oublient facilement que la Turquie est un grand partenaire commercial des États-Unis. En fait, ils fabriquent le cadre en acier qui sert à construire notre F-35 Fighter Jet. Ils ont également été bons à gérer, en m’aidant à sauver de nombreuses vies dans la province d’Idlib, et en renvoyant en très bonne santé, à ma demande, le pasteur Brunson, qui devait passer de nombreuses années encore à purger une longue peine de prison. Rappelez-vous également et surtout que la Turquie est un membre important en règle de l’OTAN. Elle vient aux États-Unis comme mon invité le 13 novembre » , a déclaré le chef d’Etat.
Néanmoins, Donald Trump s’est aussi penché sur ses alliés Kurdes, aujourd’hui menacés plus que jamais par la Turquie qui est en passe de lancer son offensive. « Nous sommes peut-être en train de quitter la Syrie, mais nous n’avons aucunement abandonné les Kurdes, qui sont des personnes spéciales et des combattants formidables », a-t-il tweeté concernant les Kurdes, insistant que « tout combat non forcé ou inutile de la part de la Turquie aura des effets dévastateurs sur leur économie et sur leur monnaie très fragile », mettant en garde la Turquie contre de potentiels excès.
Selon le chef d’Etat américain qui prône la fin des guerres sans fin, « la Turquie DOIT prendre le contrôle des combattants de l’Etat islamique capturés que l’Europe a refusé de faire revenir. Les stupides guerres sans fin, pour nous, se terminent! », a déclaré Donald Trump, jeudi, officialisant le retour des 50 combattants américains en Syrie.
