Après une semaine de combats entre les manifestants et l’armée ayant fait usage excessif de la force, l’Irak se retrouve un tantinet apaisée, mais la menace d’une rechute reste toujours d’actualité. Au moment où le président irakien Barham Saleh tente de trouver des solutions pour sortir le pays de la crise, la Turquie a déjà lancé une opération contre le PKK dans le nord.
En Irak, où près de 100 personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre l’armée et des manifestants mécontents de la situation de crise économique et de la corruption sévissant dans le pays, le président a tenté de jouer la carte de l’apaisement. Le pays a perdu à cause de la corruption plus deux fois le PIB ces dernières années, plongeant un habitant sur cinq sous le seuil de la pauvreté malgré des richesses pétrolières importantes.
Face à une montée inattendue de violences et de contestation, le président Barham Saleh a appelé lundi au soir les « fils d’une même nation » à mettre fin à « la dissension », qui pourrait plonger le pays dans une nouvelle crise tout juste sortir d’une guerre meurtrière.
Appelant à mener un « dialogue franc », et prévoyant d’opérer un remaniement ministériel et l’instauration d’instances de contrôle pour endiguer la corruption, le président fait écho à des mesures similaires énoncées par le chef du Parlement irakien et le chef du gouvernement Adel Abdel Mahdi qui, ont tous deux, multiplié les propositions à tendance sociale pour calmer la colère des citoyens.
Débuté sans leader, ce mouvement de contestation inédit a réveillé les suspicions de Téhéran qui a estimé qu’il s’agissait d’un « complot », selon les propos du Guide suprême iranien Ali Khamenei. Une théorie que semble partager Barham Saleh qui a exhorté les Irakiens à « empêcher l’ingérence de l’étranger », dans ce pays tiraillé entre deux de ses alliés et ennemis jurés depuis peu, les États-Unis et l’Iran.
Alors que le calme semblait reprendre petit à petit en ce mardi à Bagdad, le rétablissement d’internet pourrait raviver la tension puisque les habitants sont bien décidés à partager les images des violences perpétrées par l’armée irakienne qui a elle-même reconnu avoir fait un « usage excessif » de la force notamment dans le quartier Sadr City dans la capitale, où des rafales de tirs ont été entendues.
Pendant ce temps, dans le nord de l’Irak, la Turquie a mené des frappes aériennes visant les rebelles du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, qui mène une guerre contre la Turquie depuis 1984, notamment en Syrie (où elle projette une offensive) avec sa branche les YPG.
