La réunion du comité central du PPS, ce vendredi à Rabat, pour en principe, entériner par le biais d’un vote, la décision du bureau politique de se retirer de la majorité gouvernementale, a été tout sauf calme.
Le secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah, déjà « passé dans l’opposition », a fustigé l’allié d’hier, le PJD, et le « manque de cohésion au sein de l’équipe gouvernementale ».
L’alliance entre les Camarades et les Frères « n’a jamais été idéologique, mais uniquement politique », a-t-il tenu à mettre en avant.
Revenant sur un sujet connu de tous, tellement la rumeur était insistante, Benabdellah a confirmé que le chef de gouvernement, l’avait informé que les deux seuls portefeuilles ministériels que détenait le parti du Livre (Habitat et Santé), « allaient lui être retirés dans le cadre de la fusion multisectorielle pour aboutir à une équipe plus compacte et plus ramassée ».
Toutefois, a-t-il relevé, « ce ne sont pas les postes ministériels (ou leur absence) qui ont justifié le retrait de la majorité, mais bien une divergence de plus en plus flagrante dans la manière de gérer la chose publique ».
« Nous sommes prêts à servir le pays même avec un demi fauteuil, là n’est pas le problème, mais nous avons senti que le PPS n’aura plus de poids et ne pourra plus peser dans les décisions prises par l’exécutif », a-t-il ajouté.
Divorce consommé
Le comité central, a en fin de compte entériné la décision du comité central, en votant en faveur du retrait de la majorité gouvernementale.
Le retrait a été approuvé par une écrasante majorité, avec 241 voix pour et 39 contre, alors que 6 membres du comité central se sont abstenus.
Avec ce vote, le retrait du PPS de la majorité gouvernementale devient officiel.
Le niet de Anass Doukkali
Ministre de la santé dans le gouvernement de Saad Eddine El Otmani, Anass Doukkali a nagé à contre-courant lors de la réunion de ce vendredi en opposant un refus catégorique à la décision de retrait.
Déclarant ouvertement « être opposé à la décision du bureau politique, il a appelé le comité central à voter contre »
Pour Doukkali, le PPS est à même de contribuer activement à l’élaboration et la mise en exécution du nouveau modèle de développement auquel aspire le Royaume.
Et d’en remettre une couche en qualifiant le retrait du PPS de l’exécutif « de fuite en avant, en totale contradiction avec la politique pratiquée jusqu’à présent par le Livre ».