Le Maroc perdrait 80% de ses ressources hydriques dans 25 ans

Le Maroc perdrait 80% de ses ressources hydriques dans 25 ans
samedi 28 septembre 2019 - 11:07

La sécurité hydrique du royaume est menacée. C’est le constat alarmant livré par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui explique que l menace vient essentiellement « à l’usage intensif qui est fait de l’eau ».

En chiffres, les ressources en eau du Royaume sont actuellement évaluées à moins de 650 m3/habitant/an, alors qu’elles étaient de 2500 m3 en 1960. Pire, cette tendance baissière devrait aller s’aggravant pour arriver en deçà de 500 m3 à l’horizon de 2030.

Selon le CESE, qui cite des études internationales indiquent que les changements climatiques pourraient provoquer la disparition de 80% des ressources d’eau disponibles au Royaume dans les 25 prochaines années.

Il apparaît donc clair que l’usage abusif est à l’origine de la menace, mais en dépit de l’extrême gravité de la situation, la surexploitation des ressources en eau, notamment des nappes souterraines, s’accentue, faisant fi des autorisations imposées par la loi, alors que les pouvoirs publics sont dans l’incapacité de mettre en place des moyens de contrôle efficaces.

Agir…Une nécessité

L’urgence est donc là, et la nécessité d’agir s’impose plus que jamais.

Pour ce faire, et atténuer la raréfaction des ressources hydriques au Maroc, le CESE prône des actions pouvant être répertoriées en trois catégories.

Ces actions développées par le Conseil, issues de ses rapports et ses avis, portent sur trois volets : la sensibilisation, de mesures d’ordre institutionnel et réglementaire, outre la réforme profonde de la tarification nationale et locale de l’eau et des services de l’assainissement liquide et de l’épuration des eaux usées.

Pour ce qui est des actions de sensibilisation, tout en soulignant son caractère urgent, le CESE met en avant l’impératif d’agir sur le comportement des usagers, à travers notamment la conception et mise en oeuvre d’une stratégie de communication visant à sensibiliser l’ensemble des usagers de l’importance capitale d’adopter des comportements éco-responsables à l’égard de l’eau.

Il s’agit également de rompre avec la pratique d’arrosage des espaces verts publics, des structures sportives et des parcs de loisir avec l’eau potable par un recours systématique à la réutilisation des eaux usés.

Concernant les mesures d’ordre institutionnel et réglementaire, elles portent sur la systématisation de l’audit et la détection des fuites pour hisser le rendement de l’adduction et de la distribution de l’eau dans les villes au niveau des standards internationaux, l’élaboration d’une étude d’impact et d’efficacité hydrique pour les projets d’investissements notamment dans l’agriculture, l’industrie et le tourisme. Un recours à l’arbitrage du Chef du gouvernement dans ce domaine, est également à instaurer.

S’agissant de la tarification, la proposition est inhérente à une réforme profonde de la tarification nationale et locale de l’eau et des services de l’assainissement liquide et de l’épuration des eaux usées, la communication les résultats, la mise en place d’un référentiel national de la comptabilité de l’eau qui reflète les coûts réels de l’eau par bassin hydraulique versant, permettant d’assurer une solidarité régionale et sociale via un meilleur ciblage des subventions publiques au secteur et l’optimisation des capacités d’autofinancement des régions.

Les instances de coordination et de concertation devront aussi être activées au niveau national et local pour rendre des arbitrages, non seulement liés aux conflits, mais essentiellement aux choix à effectuer au regard des différents critères émanant d’une politique d’investissement et de développement.

La sécurité hydrique, une priorité

Le CESE évoque également des mesures d’ordre stratégique pour une meilleure allocation des investissements dans le domaine de l’eau, en l’occurrence l’accélération du recours massif aux ressources hydriques non conventionnelles, notamment à travers la généralisation du dessalement de l’eau de mer pour les zones côtières et la réutilisation des eaux usées épurées et l’installation, au moins pour les nouveaux lotissements, des réseaux séparatifs et œuvrer à la généralisation des stations d’épuration.

La sécurité hydrique doit être érigée en priorité pour le Royaume, aujourd’hui, demain et les années à venir. La menace qu’elle représente peut s’étaler et engendrer de l’instabilité sociale et aggraver les inégalités territoriales.

La réponse doit donc être apportée, mais dot surtout être appropriée, novatrice et pérenne, comme étant un garant de paix sociale du pays, et un facteur de soutenabilité et de résilience de son futur modèle de développement.

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