L'Iran enrichit l'uranium dans des centrifugeuses avancées

L'Iran enrichit l'uranium dans des centrifugeuses avancées
vendredi 27 septembre 2019 - 20:11

L’Iran, sans peur et sans reproches des Etats-Unis, a lancé le processus d’enrichissement d’uranium dans ses nouvelles centrifugeuses de type IR-4 et IR-6 sur le site iranien de Natanz. C’est en tout cas ce qu’a constaté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) l’agence de l’ONU en charge de contrôler le respect de l’accord de 2015 de Vienne sur le nucléaire iranien. Ce dernier interdisait la production d’uranium sur des modèles autres que les centrifugeuses IR-1.

Mais voilà, le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord et l’escalade des tensions qui s’en est suivie et les sanctions subies, l’Iran ne se sent plus obligé de s’en tenir aux mesures entrant dans le cadre de ses engagements nucléaires. Téhéran avait en effet annoncé le 7 septembre avoir mis en route ces centrifugeuses avancées devant augmenter son stock d’uranium enrichi.

Depuis le début de l’été l’Iran dépasse les 300 kg autorisés par l’accord de 2015 auquel il  ne se sent plus tenue de respecter. Malgré cet écart, (enrichissement de 4,5 %, supérieur au plafond fixé 3,67 %), Téhéran reste en deçà des limites pour espérer une utilisation militaire, histoire de se doter de l’arme atomique.

Le rétablissement des sanctions américaines a privé l’Iran des retombées économiques qu’il espérait. En se comportant ainsi, les Iraniens entendent mettre la pression sur les autres parties prenantes du pacte (Europe, Russie et Chine) pour faire fléchir les Etats-Unis. Si Russes et Chinois de leur neutralité semblent, adhérer plus ou moins aux velléités iraniennes, ce n’est pas le cas des Européens qui restent intransigeants et veulent se tenir strictement à l’accord. D’ailleurs, cela s’est vu en début de semaine quand, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont été unanimes à condamner l’Iran en se rangeant sur les positions américaines dans l’affaire des attaques des installations pétrolières saoudiennes.

Les espoirs d’un dialogue avec les Etats-Unis s’amenuisant de plus en plus et la défiance envers les Européens s’accentuant, on voit mal Téhéran revenir à des positions moins offensives. Et ce n’est pas l’annonce de l’envoi de militaires américains et de missiles Patriot en Arabie saoudite qui devrait arranger les choses. Tous ces ingrédients prédisent un durcissement des positions de part et d’autre au péril d’une région en ébullition.

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