L’étau se resserre autour de l’Iran à cause de l’affaire des installations pétrolières attaquées en Arabie Saoudite. Jeudi, la France s’est rangée du côté des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite en soutenant que l’attaque provenant des rebelles Houthis est « peu crédible ». De son côté, Téhéran a dénoncé « l’agitation » montée de toutes pièces, selon lui, « en vue d’une guerre ».
« Les Houthis (..) ont annoncé que c’était eux qui avaient provoqué cette intervention. C’est relativement peu crédible », a affirmé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, au micro de la chaine CNEWS. Alors que les rebelles Houthis du Yémen ont réaffirmé qu’ils étaient derrières les attaques, ni Paris, Ryad et encore moins Washington ne croient en cette version.
D’ailleurs, l’Arabie Saoudite qui a révélé les premiers résultats de l’enquête qui a suivi l’attaque est sans appel, l’attaque est « incontestablement parrainée » par l’Iran. Les débris sont iraniens, de plus que l’attaque venait du nord et pas du Yémen, pays en guerre depuis 2015, où les Houthis sont soutenus par l’Iran et le gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi est soutenu par la coalition arabe que compte l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.
« Manifestement il y a eu plusieurs outils militaires qui ont été utilisés, des drones, peut-être même des missiles », a ajouté le ministre des Affaires Etrangères, ajoutant douter de la capacité des Houthis à orchestrer une telle opération militaire et atteindre leur but.
Cette théorie est la même soutenue par Washington qui a envoyé son chef de la diplomatie Mike Pompeo hier à Jeddah pour rencontrer le prince héritier Mohamed Ben Salmane afin de lui exposer le dossier concocté par les services de renseignements américains.
Alors que Mike Pompeo a qualifié les événements comme des « actes de guerre », jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères a dénoncé jeudi « l’agitation » orchestrée pour préparer le monde à une guerre contre l’Iran. »‘Acte de guerre’ ou AGITATION en vue d’une GUERRE ? » a tweeté Mohammad Javad Zarif, en référence aux mots utilisés par le secrétaire d’Etat américain, en visite aux Emirats arabes unis.
Répondant à un question d’une chaîne de télévision américaine, le chef de la diplomatie iranienne est revenu sur la possibilité d’une frappe militaire américaine ou saoudienne contre l’Iran. Pour lui, le résultat d’une telle possibilité serait « une guerre totale ». Toutefois, Mohammad Javad Zarif a ajouté qu’il ne souhaitait pas en arriver là. « Nous ne voulons pas la guerre, nous ne voulons pas nous lancer dans un affrontement militaire. Nous pensons qu’un conflit armé reposant sur une supercherie est quelque chose d’affreux. Mais nous ne tremblons pas quand il s’agit de défendre notre territoire », a ajouté M. Zarif.