L’aigle s’est posé pour ne plus revoler. En d’autres termes, le second transporteur de l’Hexagone après le groupe Air France, la compagnie aérienne française, Aigle Azur, placée en redressement judiciaire a annoncé l’arrêt de tous ses vols à partir de ce vendredi soir. « Des milliers de passagers en sont du coup, affectés et resteront bloqués » a indiqué le secrétaire d’Etat aux Transports français, Jean-Baptiste Djebarri, un ancien pilote en charge du dossier.
Cependant, Aigle Azur avant que de clouer ses avions ce soir, faute de trésorerie, maintiendra son trafic aérien ce vendredi. La compagnie en difficultés compte 1 150 employés, dont 350 en Algérie et dispose d’une flotte de 11 avions. Elle assurera toutefois quelque 44 vols, c’est à dire, tous ceux programmés pour la journée à l’exception d’un seul, reliant la France et l’Algérie. Aigle Azur s’est spécialisée dans les liaisons avec le Maghreb et plus particulièrement avec l’Algérie qui représente à elle seule entre 50% et 60% de son activité.
Les éventuels repreneurs ont jusqu’à lundi midi pour déposer leur offre, c’est dire si le temps presse. L’Etat français avait anticipé la crise, en gelant un certain nombre de dettes sociales et fiscales dans le seul but de préserver l’activité aérienne afin de permettre justement le rapatriement des passagers. Malheureusement cela n’a pu être le cas et nombre de passagers s’en trouvent du fait, bloqués au Mali et en Algérie pour la plupart d’entre eux.
C’est d’ailleurs l’urgence de l’heure pour les autorités françaises qui se sont mobilisées afin de réussir cette délicate opération rapatriement des passagers en sollicitant notamment les compagnies aériennes dont le groupe Air-France. Mais comme pour ajouter de l’huile dans le feu, Aigle azur en annonçant sa décision de mettre fin à son activité dans l’attente d’une solution a en outre fait savoir que l’annulation de tous ses vols seront sans dédommagement dans l’immédiat pour les passagers.
Jaouad Kanabi