Algérie: Un enregistrement audio d'Ahmed Ouyahia révèle des réalités accablantes

Algérie: Un enregistrement audio d'Ahmed Ouyahia révèle des réalités accablantes
Ahmed Ouyahia
jeudi 8 août 2019 - 14:12

Un enregistrement audio de l’ancien Premier ministre Algérien Ahmed Ouyahia circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Dans ses propos, l’ancien bras droit d’Abdelaziz Bouteflika se porte très critique par rapport au FLN et à la situation dans le pays, remettant en cause l’authenticité des élections.

Alors que l’enregistrement fuité ne renseigne pas sur la personne qui a enregistré Ahmed Ouyahia à son insu, la date non plus n’est pas connue, mais selon les propos remis dans leur contexte, il semblerait que les confessions de l’ancien chef de gouvernement issu du parti RND (parti au pouvoir dans la coalition avec le FLN) aient été faites avant février, peu après les élections sénatoriales.

Ahmed Ouyahia dont l’enregistrement a été authentifié par l’actuel secrétaire général par intérim par intérim du RND, Azzedine Mihoubi, est revenu sur la situation du pays se demandant « pourquoi l’Algérie est un pays pauvre », et sous-entendant que personne ne paye ses impôts. « Qui paye ses impôts, son loyer ? Même le ministre du Travail a dit aux jeunes de l’ANSEJ qui n’ont pas remboursé (leurs crédits) qu’ils ne seront pas poursuivis », a-t-il dit.

Néanmoins, estimant que les élections présidentielles (celles d’avril qui ont été annulées) changeront les choses, l’ex dirigeant du RND, a affirmé que la situation de fraude électorale « ne durera pas ». « Dans quelques années, nous irons inévitablement vers des élections plus transparentes. Tous les partis demandent une instance indépendante pour l’organisation des élections. Dans moins de dix ans, nous auront des élections comme celles qui se font en France et en Tunisie », a-t-il affirmé.

Constat accablant pour le pays

L’ex Premier ministre qui s’est laissé allé dans ses déclarations n’a pas mâché ses mots pour parler du FLN, le parti au pouvoir et dont est issu l’ex président Abdelaziz Bouteflika. Si le parti fonctionnait comme « un vrai parti,  il n’aurait pas été nécessaire de sortir les chars en 1965. Dès l’indépendance, ils étaient atteints par la maladie du zaîmisme et du totalitarisme. En 1979, ils en ont fait un parti-Etat », a-t-il vertement critiqué. « Ils ont pris le pays et nous ont laissé le nationalisme », a-t-il regretté.

En rajoutant une couche, l’homme politique aujourd’hui détenu à la prison d’El Harrach, déclare dans l’enregistrement que s’il n’y avait pas eu de chute des prix du pétrole en 1986, « on serait toujours sous la domination du parti unique et Chadli serait toujours président si Dieu lui avait prêté longue vie ».

Ahmed Ouyahia a été aussi très critique vis à vis du pays qui selon lui serait en « faillite » économiquement et qui vivrait avec les « réserves effectuées par le président Bouteflika » qui se verront épuisées dans « dans trois ou quatre ans ». « Nous avons coulé culturellement et socialement », a-t-il ajouté dénonçant les diplômes universitaires qui s’achètent et que la réussite primaire est conditionnée par les cours privés.

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