Un député PJDiste et un enseignant ont vivement critiqué les tenues de jeunes filles belges âgées de 15 à 20 ans venues désenclaver un petit village non loin de Taroudant. Les réactions des deux hommes dont l’un a appelé à les « décapiter » ont suscité une vague de colère chez les internautes.
Depuis quelques jours, les réseaux sociaux sont enflammés par une affaire de jeunes filles belges venues en vacances au Maroc et qui ont pris l’initiative de désenclaver un village près de la ville de Taroudant. Habillées de t-shirt, short et casquettes sur la tête, les jeunes filles ont déblayé le chemin, placé des pierres et coulé du ciment pour créer une route permettant aux véhicules d’accéder au village d’Adar Nouamane.
Cette initiative, louée par les Marocains et les habitants du village dont certains se sont portés volontaires pour aider les jeunes filles, n’a pas été du goût de deux hommes, dont Ali El Asri un député du parti de la lampe qui a vivement critiqué la tenue légère des jeunes filles.
« Depuis quand les Européens travaillent en tenues de plage sur les chantiers ? Tout le monde connaît leur niveau d’exigence en matière de sécurité, au point où personne ne peut accéder à un chantier de construction sans porter une épaisse combinaison recouvrant tout le corps et mettre un casque et des gants« , a-t-il écrit sur son profil Facebook après qu’un homme ait été arrêté par les éléments de la police pour avoir appelé à les « décapiter » pour non respect de la religion musulmane.
En effet, cette affaire a conduit à l’arrestation d’un enseignant pour « son implication présumée dans une affaire d’apologie et d’incitation à des actes terroristes« , selon un communiqué de la DGSN. L’homme âgé de 26 ans, un enseignant dans une école primaire de Ksar El Kbir avait appelé sur les réseaux sociaux à « couper les têtes » de ces jeunes filles (cela ne serait sans rappeler l’affaire d’Imlil), pour que cela « serve de leçon à ceux qui ne respectent pas la foi musulmane« , rapportent les médias qui indiquent que ces remarques font référence à la tenue des bénévoles.
Sur la toile, les internautes n’ont pas manqué de critiquer les propos des deux hommes qui ont sexualisé une simple opération de bénévolat. Dans les commentaires, les Marocains ont aussi pointé du doigt la responsabilité des autorités locales qui étaient absentes pour aider les jeunes filles, se demandant pourquoi a-t-il fallu que des jeunes filles viennent de Belgique pour désenclaver le village, et pourquoi les villageois n’ont-ils pas eu cette idée avant.