Fête du trône: La vision africaine d'un Roi

Fête du trône: La vision africaine d'un Roi
lundi 29 juillet 2019 - 12:41

Le règne du Roi Mohammed VI a été marqué par de nombreux changements dans le royaume, qu’il s’agisse du social, de l’économie ou encore des grandes stratégies du pays. Au niveau de la politique étrangère du Maroc, le souverain s’est démarqué par une approche volontariste, qui a mis l’Afrique au cœur d’une vision continentale. Bilan des avancées et des changements de la diplomatie marocaines ces vingt dernières années avec Mohamed Benhamou, politologue et expert en relations internationales.

« Il est beau le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé! L’Afrique est mon Continent, et ma maison. Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m’avez tous manqué », avait déclaré le Roi Mohammed VI lors de son discours historique le 31 janvier 2017 devant le 28ème sommet de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba.

La vision africaine du Roi Mohammed VI

Ce jour là, le Roi marquait le retour officiel du Maroc parmi ses pays frères au sein du continent africain après une longue absence. Une absence qui aura duré 34 ans après avoir volontairement quitté l’organisation continentale.

« Le retrait de l’OUA était nécessaire : il a permis de recentrer l’action du Maroc dans le continent, de mettre aussi en évidence combien l’Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l’Afrique » a ajouté le Roi Mohammed VI, confirmant sa vision africaine, celle qu’il a adoptée dès son accession au pouvoir en 1999.

« Nous y avons réfléchi mûrement, et c’est à présent une évidence ! Il est l’heure de rentrer à la maison », a-t-il ajouté dans son discours fraternel, familial, réservé aux pays africains qui, eux aussi ne comprenaient pas comment le Maroc pouvait rester en dehors de l’organisation, lui, qui est le deuxième investisseur dans le continent.

Et d’affirmer qu' »au moment où le Royaume compte parmi les nations africaines les plus développées, et où une majorité de pays-membres aspirent à notre retour, nous avons choisi de retrouver la famille. Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée ! ».

En effet le Maroc a toujours été une partie prenante de tous les événements en Afrique. Dès le début de son règne, le Roi Mohammed VI a multiplié ses tournées africaines. Et aux côtés des discours, les déplacements du souverain sont considérés également comme la jauge mesurant les relations bilatérales entre le royaume et les autres pays et donnent souvent une idée claire de la politique étrangère du pays et ses orientations stratégiques.

«Dès 2000, Nous avons décidé l’annulation de l’ensemble des dettes des Pays les moins avancés (PMA) du continent envers le Maroc. Des mesures de facilitation des importations en provenance de ces pays ont également été mises en place », avait déclaré le Roi Mohammed VI dans un discours lu par Yanja Khattat, le président de la région de Dakhla à l’occasion du Forum Crans Montana en 2018. A l’époque, le Souverain avait par ailleurs fait exonérer les produits de ces pays de droits de douane à l’entrée du Maroc.

Commentant au micro d’Hespress FR cette vision africaine du Maroc, Mohamed Benhamou, politologue, universitaire et, président du Centre marocain des études stratégiques, a déclaré au sujet de la diplomatie marocaine depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI que l' »on peut observer que c’est une diplomatie qui a réussi l’objectif du rayonnement du royaume non seulement au niveau régional et continental mais aussi international » ajoutant qu’il s’agit d’une politique étrangère qui s’est montrée « solidaire, responsable et engagée ».

Pour l’expert, avec l’Afrique, le Maroc est dans une « approche gagnant-gagnant, de respect mutuel, de développement des intérêts communs ».

Soulignant que le Maroc est actuellement le deuxième pays investisseur en Afrique, et le premier investisseur en Afrique de l’ouest, Mohamed Benhamou ajoute que le Royaume est « un grand acteur de développement en Afrique comme il a toujours été un acteur de la stabilité et de la sécurité en Afrique dans tout ce qui a trait au maintien de la paix ».

Pour lui, il s’agit d’une stratégie africaine, « c’est beaucoup plus qu’une politique africaine », a-t-il estimé en mentionnant la réintégration de l’union africaine et la récupération de son siège au sein de l’organisation continentale, deux moments forts du règne Mohammed VI.

« Bien sûr, ce retour, cette présence du Maroc est un pas important vers la défense de l’intégrité territoriale et surtout met fin à la politique de la chaise vide qui a profité aux adversaires du Maroc, ce qui leur a permis de faire la promotion de plusieurs leurres et de mensonges et contre-vérités concernant la question du Sahara marocain », a-t-il poursuivi.

Le Sahara, pierre angulaire de la diplomatie marocaine

Depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, la politique étrangère du royaume s’est inscrite dans la continuité sur le dossier du Sahara, mais selon Mohamed Benhamou, elle a « pris un caractère qui lui est propre dans beaucoup de domaines. D’abord l’approche, la méthode a changé. Mais les objectifs fondamentaux et les priorités n’ont pas changé, à savoir la question de l’intégrité territoriale et l’ensemble des intérêts vitaux du royaume », a-t-il noté.

Pour le président du Centre marocain des études stratégiques, il faudrait retenir le pragmatisme, le réalisme de cette politique étrangère marocaine sous Mohammed VI qui  renforce la dimension bilatérale et en même temps est ouverte sur tout ce qui multilatéral.

« Elle s’est montrée très dynamique, efficace et a préféré aller vers des espaces et des terrains qui étaient délaissés par le Maroc, qui n’étaient pas dans les espaces stratégiques du Royaume, comme l’Amérique latine, l’Asie, l’Afrique même si l’Afrique représente une profondeur stratégique du royaume », ajoute le politologue.

Si le Maroc a maintenu et renforcé ses liens traditionnels avec certains partenaires historiques tels que l’Europe et les Etats-Unis, le pays s’est montré, ces 20 dernières années, ouvert sur d’autres puissances émergentes comme la Chine, la Russie ou encore l’Inde.

Au niveau du dossier du Sahara, Mohamed Benhamou estime que « nous sommes dans un contexte nouveau. Le monde aujourd’hui n’est plus dans la culture et dans la guerre froide. Les Etats, les organisations, les acteurs internationaux sont actuellement conscients qu’ils ne peuvent plus continuer à cautionner l’absurde ».

« Ce choix qui a été celui des adversaires du Maroc qui sont allés vers la scission dans la région, vers la création d’une micro entité dans la région », ce que la communauté internationale rejette, relève-t-il.

Faisant noter que la proposition marocaine de plan d’autonomie est jugé comme crédible, Benhamou juge qu’ « il peut être une source de la solution politique », indiquant par ailleurs que « le conseil de sécurité,  dans son vocabulaire aujourd’hui a beaucoup évolué. Il ne parle plus de référendum il parle de la solution politique, concertée, acceptée par les deux parties. On a dépassé ce que les adversaires du Maroc ont voulu imposer ».

Pour l’expert, la question de l’intégrité territoriale du Maroc est en bonne position pour aller vers la clôture d’un dossier « qui a trop duré et d’un faux problème qui a miné les relations dans cette région et qui a miné le projet d’intégration dans l’union du Maghreb ».

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