S’il est avéré que le sport est roi, le football, n’en finit pas d’être une question politique à travers le monde, bien que son instance dirigeante la FIFA s’en garde. En Algérie, il est un secret de polichinelle que de dire qu’il est devenu une affaire d’abord de prestige personnel au plus haut niveau de l’État, vu le contentieux qu’il a engendré, post-sacre CAN2019.
En effet, au regard du torchon brûlant entre deux présidents, celui par intérim de la République d’Algérie, Abdelkader Bensalah en l’occurrence et celui de la Fédération algérienne de football (FAF), un élu lui, Kheireddine Zetchi, fort est à parier que la polémique qui ne cesse de gonfler ne risque pas de s’arrêter en si bon chemin.
Le premier, l’intérimaire, dans l’affaire reprocherait, l’accueil que lui aurait réservé la sélection algérienne, peu réactive à son arrivée surprise au Caire, la veille de la finale. On avait osé, le laisser « patienter » lors de sa visite à l’hôtel où résidaient les Fennecs. Aussi à cette offense de lèse-majesté, il avait intimé en retour, une mise à l’écart du second lors de la cérémonie organisée au Palais d’El Mouradia, en l’honneur du sacre de l’équipe de Djamel Belmadi que l’on sait proche du peuple pour crier à cor et à cri le départ de Bouteflika.
Bien plus, dans l’histoire de bien vouloir s’accaparer l’un des seuls événements ayant apporté du baume au cœur des Algériens en ces temps de crise, le chef de l’État par intérim pousserait, soutenu en cela par une bonne partie de son équipe gouvernementale, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi à la démission.
Ce dernier, dans un premier temps, aurait même succombé à la tentation d’abdiquer avant de se ressaisir et de faire dans la résistance. Aussi à titre de contre-attaque la FAF » s’est inscrite en faux » et dans un communiqué et dit son « immense consternation et profond regret » quant au dénigrement que cette campagne suscitée à son encontre.
In fine, Zetchi pour faire amende honorable à son mandat qui court jusqu’à avril 2021, si l’on peut dire ainsi, a décidé de poursuivre sa mission pour laquelle il a été élu et de rester au service du football algérien.
Bensalah dans l’histoire et à ce petit jeu se risque au feu, car, la FIFA veille au grain. Elle n’a jamais permis l’immiscion de la politique dans ses affaires. Bien des pays et leurs sélections l’ont découvert à leurs dépens en se faisant écarter des compétitions de l’instance. Une sortie que ni le peuple algérien ni les fanas des Fennecs à travers le monde ne sauraient tolérer.
*Mohamed Jaouad Kanabi