Le Parlement Jeunesse du Maroc lance sa première législature

Le Parlement Jeunesse du Maroc lance sa première législature
mercredi 24 juillet 2019 - 10:37

La première législature du Parlement jeunesse du Maroc (PJM) a officiellement été lancée, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Organisé par l’Association marocaine des jeunes parlementaires (AMJP), l’événement se tient sur cinq jours jusqu’au 27 juillet, à la médiathèque de la Fondation Mohamed VI de Promotion des Oeuvres sociales de l’Éducation et de Formation de Rabat. 

Photo : Mouad Rhazi

La cérémonie d’ouverture de la première législation du PJM, marquée par la participation du secrétaire général du ministère de l’éducation nationale, a été l’occasion de « rappeler l’importance d’insérer et de donner une place assez importante aux jeunes marocains âgés entre 17 ans et 27 ans dans la scène politique marocaine, les inciter à être motivés pour faire avancer leur pays« , explique à Hespress Fr Nizar Berdai, Président de l’AMJP et jeune marocain résident au Canada qui a eu la fameuse idée de créer le PJM après sa participation, largement médiatisée, au Parlement Jeunesse de Québec (PJQ).

L’événement sera aussi l’occasion pour les participants de débattre sur des sujets d’actualités. «Il y’aura des réunions de commission pour débattre sur des sujets, pour essayer aussi de trouver des recommandations concrètes et sortir avec des propositions de loi qu’on soumettra par la suite au gouvernement et au parlement» a-t-il indiqué.

A cet effet, Nizar Berdai a souligné à Hespress Fr qu’«il faut donner la place aux jeunes marocains dans la scène politique et le PJM  est là pour ça, c’est son objectif primordial de donner la possibilité aux jeunes de s’intéresser de plus en plus à la politique».

Photo : Mouad Rhazi

Pour cette première édition, quelque 100 participants ont été recrutés dans les douze régions du Royaume et de différentes formations. «C’est une édition qui nous a permis de tester le PJM, parce qu’on n’a eu que trois mois pour préparer toute l’édition. L’année prochaine il y aura pas mal de changement. On va augmenter le nombre de participants. On essayera de passer de 100 à 250 participants et on essaiera aussi de l’organiser au Parlement. Cette année ça n’a pas été possible, faute de temps, mais on essaiera de se rattraper l’année prochaine», fait savoir le jeune politicien.

En ce qui concerne les sujets débattus au sein du PJM, et dont le siège se trouve actuellement à l’AMJP qui chapeaute le projet, ils seront examinés et discutés dans le cadre de quatre commissions: La commission Justice et Développement législatif qui débat le sujet du code de la famille, la commission Economie et Finances qui traite le sujet du partenariat public privé, la commission Affaires étrangères qui traite le sujet de la coopération Sud-sud et enfin la commission Secteurs sociaux.

Organisé tel un vrai Parlement, à la tête du PJM se trouve le président de la simulation du PJM, Said Salhi, qui s’est confié à Hespress Fr sur son rôle au sein de l’instance et son rôle de régulateur de l’assemblée. « Mon rôle est d’animer et coordonner les débats en plénière notamment. Réguler les débats, donner la parole et la retirer aussi. Je fais en sorte que les textes soient discutés et qu’il y ait suffisamment de temps pour chacun pour pouvoir s’exprimer et éviter les frustrations en débat surtout quand les sujets sont passionnels».

Interrogé sur sa manière de gérer des jeunes dont l’âge ne dépasse pas les 27 ans et dont la majorité est inexpérimentée en politique, Said Salhi nous affirme que «ce n’est pas simple».

Photo : Mouad Rhazi

«Ce n’est pas un exercice spontané, ce n’est pas quelque chose qu’on a appris. On vient et on se base sur les connaissances qu’on a acquises dans les médias. On voit une fois par semaine à la télé les représentants de la chambre s’exprimer et on se fait une idée. Et à partir de cela on vient au PJM et on essaie de simuler ou de refaire ce qu’on voit à la télé, donc ce n’est pas toujours évident. Nous on a un règlement intérieur sur lequel on se base. On fixe un décorum, et on essaie de s’y tenir pour avoir un fonctionnement le plus proche possible de celui du Parlement».

Au sein du PJM, il y a un pôle académique qui chapeaute le travail pré-législatif, puisque les jeunes députés simulent le travail des parlementaires. Il y a donc une équipe qui travaille sur ce que devrait faire « normalement » un gouvernement.

Dans les détails, Ismail Lamoud, responsable académique du PJM, a expliqué à Hespress Fr que le travail de son pôle consiste à réaliser la préparation de notes de cadrage. «Nous essayons de déterminer des lignes politiques à suivre qui vont ensuite être défendues par la majorité, à savoir les représentants qui sont dans la majorité et qui seront bien sûr critiqués et amendés par les représentants de l’opposition».

En effet, comme dans chaque Parlement au monde, il existe au sein du PJM une majorité et une opposition. Mais notre interlocuteur souligne que ce n’est pas « proprement parlé des progressistes et des conservateurs ».

Photo : Mouad Rhazi

«On est plus sur des lignes et des caps politiques pour chacun des textes. Il y a des textes qui ont été écrits de façon à être plus orientées progressistes et d’autres plus conservateurs. Et donc dans chaque commission, les représentants doivent suivre la ligne de leur texte quel qu’il soit« , fait savoir ce jeune responsable au sein du PJM.

Interrogé sur la nature des textes de loi en cours de préparation actuellement par les jeunes députés au sein des commissions, Ismail Lamoud nous indique qu’en effet, il y a des textes en cours d’élaboration dans les 4 commissions.

«Le texte sur la coopération Sud-Sud est en train d’être travaillé afin de trouver un cadre organisationnel nouveau par rapport à ce qui se fait déjà. Il y a aussi trois d’autres sujets : le mariage précoce des mineures, l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, et finalement un dernier sujet par rapport aux investissements directs au Maroc et partenariat public-privé».

Une fois les textes prêts, le PJM le propose ensuite au Parlement et Gouvernement comme recommandation à suivre. «C’est un des objectifs majeurs de la simulation, c’est de soumettre le résultat du travail aux institutions compétentes, gouvernement et parlement, pour qu’elles soient débattues et prises en compte».

En tant que partenaire de ce projet qui est le Parlement Jeunesse du Maroc, le département de Said Amzazi a aidé puisqu’il a eu dans un premier temps «un rôle essentiel côté logistique. Ils ont fait le maximum pour que l’événement réussisse en dehors de son aspect académique dur de simulation», avance-t-il.

Photo : Mouad Rhazi

Hespress Fr a également donné la parole à une jeune députée de 21 ans au sein de la commission des affaires étrangères, Salma Akari, qui s’est exprimée sur son expérience au sein du PJM.

«Nous avons été recrutés un peu partout du Maroc. On retrouve finalement toutes les cultures marocaines de toutes les régions. On s’est tous rassemblé ici dans un seul but c’est vraiment de faire avancer les choses, de partager notre savoir et connaissances afin d’avancer ensemble en tant que jeunes et d’avoir finalement une vision différente du parlement qu’on a actuellement, d’apporter une touche nouvelle pour un lendemain meilleur », a-t-elle déclaré.

Côté recrutement, Nizar Berdai nous a expliqué qu’il a eu un processus de recrutement sur des étapes, une partie écrite une partie orale. Cela leur a permis d’avoir 100 jeunes Marocains qui représentent les 12 régions du Maroc avec des profils très diversifiés. Il y en a qui font des études en médecine, ingénierie, commerce, kinésithérapie et autres filières. «C’est ce qui nous a permis de montrer la diversité des jeunes marocains et leur intérêt pour la politique », indique-t-il.

Du côté de la jeune députée, Salma Akari, elle a poursuivi au micro de Hespress Fr que les députés au sein des commissions se référent à la note de cadrage soulignant qu’au sein de sa commission des affaires étrangères, l’objectif est de «faire découvrir la culture marocaine en Afrique».

«Nous savons tous que le Roi Mohamed VI insiste sur l’Afrique et notre culture africaine. C’est très important. C’est pour ça que j’ai choisi particulièrement d’être au sein de cette commission. Nous essayons, à travers un projet de loi qui sera transmis au vrai parlement, de transmettre un projet qui va être prometteur . C’est-à-dire que nous étudions cela de manière très sérieuse malgré le fait qu’on soit jeune, et j’espère que ça ira très loin »,  a-t-elle conclu au micro de Hespress Fr.

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