Johnny Clegg, surnommé le Zoulou blanc, s’est éteint mardi à 66 ans, des suites d’un cancer du pancréas contre lequel il s’est battu pendant quatre ans.
L’artiste sud-africain, très engagé dans la lutte anti-apartheid, avait décidé, après que son cancer ait été diagnostiqué en 2015, de se lancer dans une grande tournée, une sorte d’adieu à ses fans à travers le monde.
« J’ai eu une carrière gratifiante à bien des égards en réussissant à rassembler des gens grâce à des chansons, surtout à un moment où cela semblait complètement impossible », se plaisait-il à dire.
Il disait aussi que l’événement le plus marquant de sa carrière Johnny Clegg s’est produit en Allemagne, quand il a avait été rejoint sur scène par un certain Nelson Mandela, alors président d’Afrique du Sud, et pour qui il avait chanté « Asimbonanga » (« Nous ne l’avons pas vu », en langue zoulou) pendant qu’il était en prison.
Justement, cette chanson dédiée à Mandela, et qui fut un succès planétaire, lui avait valu une sévère censure dans son pays. Pendant les pires heures du régime raciste, ses chansons ont en effet été interdites.
Pour contourner la censure, il a été contraint de se produire avec son groupe Juluka, formé avec le musicien zoulou Sipho Mchunu, dans les universités, les églises, les foyers de migrants et chez des particuliers.
Les hommages se sont succédé ce mercredi pour saluer la mémoire de celui qui ne cessait de répéter que son engagement contre l’apartheid « n’avait rien de politique ».