La France a reconnu que les missiles de fabrication américaine découverts dans un camp du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est, lui appartiennent sans pour autant expliquer la raison pour laquelle ils se trouvaient sur les lieux.
« Les missiles Javelin trouvés à Gharian (ouest) appartiennent effectivement aux armées françaises, qui les avaient achetés aux Etats-Unis », a reconnu Paris, confirmant les révélations du New York Times. Les missiles avaient été retrouvés par les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA), le gouvernement libyen reconnu à l’internationale. Ils étaient soupçonnés d’appartenir aux Emirats arabes unis, mais Abu Dhabi a démenti.
La France a ajouté par ailleurs que ces missiles étaient hors d’usage et qu’ils étaient destinés à la destruction. « Ces armes étaient destinées à l’autoprotection d’un détachement français déployé à des fins de renseignement en matière de contre-terrorisme », a déclaré le ministère français des Armées, confirmant dans la foulée que des forces armées françaises se trouvent en Libye.
Ces munitions antichars Javelin de fabrication américaine étaient « temporairement stockées dans un dépôt en vue de leur destruction » et « n’ont pas été transférées à des forces locales », ajoute Paris qui soutient officiellement le gouvernement de Fayez Al Serraj. Pourtant, ce dernier avait déploré en avril dans un entretien accordé au Monde, le manque de « soutien » de la France et sa position « peu claire » après l’offensive du maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Libyenne.
Le ministère français des Armées a soutenu que ces armes n’étaient pas destinées à la vente, ni au don, ni même au prêt, à n’importe quelle partie en Libye. Elles étaient « détenues par nos forces pour leur propre sécurité », ajoute Paris.