Jeudi 13 juin en début de soirée, un communiqué du ministère de l’Intérieur annonçait la démission du président de la région Guelmim-Oued Noun, Abderrahim Bouaida.
Le démissionnaire, dont le mandat était suspendu depuis mi 2018, aurait expliqué dans sa correspondance vouloir mettre fin « définitivement et de manière irrévocable » à sa mission à la tête de ce Conseil.
Sauf que !
Bouaida a fait, ce vendredi, une sortie inattendue sur sa page Facebook pour affirmer « qu’il n’a jamais présenté sa démission, et avoir appris la nouvelle à travers les médias comme tout le monde, alors qu’il se trouvait chez lui à Marrakech occupé à corriger les copies de ses élèves ».
Il explique : « J’avais remis une lettre de démission à ma cousine M’barka Bouaida, qu’elle devait garder sous la main +où cas où+, en attendant de vois sur quoi allaient déboucher les pourparlers au sein du Conseil ».
Autrement dit, la démission, proposée de « bonne foi » devait constituer +une porte de sortie+ si les pourparlers « débouchent sur des résultats satisfaisants pour tous ».
Il affirme avoir par la suite fait savoir qu’il n’était pas d’accord sur l’issue desdits pourparlers, donc pour lui « la démission dans ce cas-là n’avait plus de valeur ».
«Depuis mon arrivée au Conseil, je fais l’objet d’une opposition farouche de la part de tous, même du ministère, ce qui a abouti à une situation de blocage de tous les projets de la région », déplore Bouaida.
Pour rappel, après une série de blocages, le ministère de l’intérieur avait décidé, au milieu de l’année dernière, de suspendre le mandat du président et du bureau qui dirige la région, a ajouté Bouaida, soulignant toutefois avoir reçu le soutien de « certains citoyens honnêtes ».
Réaffirmant n’avoir déposé aucune démission au ministère de l’Intérieur (alors même qu’il se trouvait ce jour-là à Marrakech), le président de la région Guelmim-Oued Noun, appelle le ministère « à prouver qu’il a déposé sa lettre et obtenu un accusé de réception».
«Il y a beaucoup de problèmes dans la région, des dysfonctionnements qui sont tus et que je n’ai cessé de dénoncer. Si je dois démissionner je le ferai publiquement, je l’annoncerai moi-même en expliquant mes raisons », a-t-il dit.
Pour Bouaida, a démission « qu’on lui attribue » est « un complot contre sa personne et ses prises de position».