Une semaine après la dispersion sanglante du sit-in devant le QG de l’armée au Soudan, l’institution militaire a annoncé une purge dans les rangs de ses plus hauts responsables. Chez le mouvement de contestation, cette opération serait à cause de divisions au sein de l’appareil de l’armée.
Dimanche, le leader du Conseil militaire de transition, Abdel Fatah al-Burhan, a annoncé le départ de pas moins d’une centaine d’officiers pour opérer une réorganisation au sein de l’appareil militaire. Parmi eux, de hauts gradés de l’armée, à l’instar de ceux qui s’occupaient jusque là de la sécurité et des renseignements.
Selon le porte parole des services de sécurité et des renseignements soudanais cité par l’agence de presse officielle Suna, cette opération de purification au sein de l’armée serait une mesure « routinière » et qu’elle s’applique, annuellement, à toutes les forces sécuritaires ». Mais chez la contestation populaire, cette opération serait synonyme de divisions chez les militaires.
Lundi dernier, les forces de sécurité ont dispersé avec violence les troupes réunies devant le QG de l’armée installées depuis le 4 avril à Khartoum, provoquant selon les chiffres communiqués par le comité des médecins soudanais, 118 morts et plus de 500 blessés. Selon les chiffres communiqués par les autorités locales, le nombre de morts serait de 61 dont 49 par des « tirs à balles réelles ».
Cette semaine, le secrétaire d’Etat américain adjoint chargé de l’Afrique, Tibor Nagy devrait se rendre au Soudan pour exhorter les militaires et les leaders de la contestation (dont certains ont été kidnappés après leur rencontre avec le Premier ministre éthiopien, ndlr) à reprendre le chemin du dialogue. Le mouvement de contestation avait appelé, à la suite de la répression sanglante du 3 juin, à la désobéissance civile.