La Commission européenne a de nouveau épinglé l’Italie mercredi 5 juin en demandant l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif à cause de sa dette en dehors des clous européens.
Après des mois de bataille entre Bruxelles et Rome sur le budget italien à cause du déficit que la coalition populiste cherchait à creuser pour remplir ses promesses électorales, la Commission européenne revient à la charge en recommandant d’ouvrir une procédure pour déficit excessif comme en a fait les frais l’Espagne 10 ans auparavant.
La commission européenne a par ailleurs proposé de fermer cette procédure contre le pays ibérique, le dernier pays qui y était encore soumis.
« C’est la fin du cycle des procédures de déficits excessifs qui a commencé pendant la crise financière » et « d’un long et pénible chemin non seulement pour l’Espagne mais pour toute l’Union Européenne et la zone euro », a déclaré en ce sens Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
Nouvelles sanctions financières
Mais pour l’Italie, les choses se corsent, et ces nouvelles sanctions financières relanceront le bras de fer entre La Ligue et le Mouvement 5 Etoiles, les deux partis populistes à la tête de la coalition gouvernementale. Les deux alliés ne sont pas d’accord sur la manière de gérer le budget italien.
« Au lieu d’être réduite, la dette publique de l’Italie, qui représente une charge importante pour l’économie, a encore augmenté » en 2018, a estimé Pierre Moscovici. En outre, le déficit structurel devrait s’aggraver cette année.
Selon la Commission, cette dette pourrait atteindre de nouveaux records: 132,2% du PIB en 2018, puis 133,7% en 2019 et 135,7% en 2020, bien au-delà du seuil de 60% fixé par les règles européennes.
Après les recommandations européennes, la procédure contre l’Italie pourrait avoir lieu ou pas, selon l’avis de tous les pays membres de l’Union à qui revient le dernier mot.
Dans le cas où ils approuvent les sanctions financière contre l’Italie, elles pourront se plafonner jusqu’à 0,2% du PIB italien, soit environ 3,5 milliards d’euros.