Pékin a répondu, vendredi 24 mai, aux invectives du secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, qui a accusé le DG de Huawei de mentir. La Chine a, à son tour accusé les Etats-Unis de tenir des propos mensongers.
Après des mois de négociations quasi-normales qui se sont déroulées entre Washington et Pékin, le semblant d’équilibre et la sortie du tunnel presque annoncée entre les deux grandes puissances mondiales font désormais partie du passé. Surtout depuis le rétablissement des sanctions américaines, un relèvement des droits de douanes allant de 10% à 25% sur 200 milliards de dollars de marchandises chinoises.
La guerre commerciale entre Pékin et Washington a vite pris un virage sans précédant quand les Etats-Unis se sont attaqués au fleuron de la technologie chinoise, le géant des télécommunications Huawei, qui a vite pris en quelques années la deuxième place du podium des plus grands vendeurs de smartphones dans le monde.
En effet, Washington, sur des soupçons de collaborations avec les services de renseignements chinois, a sanctionné Huawei qui n’a de cesse de clamer son innocence face aux accusations.
Jeudi, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a cité les lois chinoises qui obligent les entreprises à collaborer avec les autorités chinoises en matière de sécurité nationale pour étayer sa thèse d’espionnage. « Le PDG de Huawei ne dit pas la vérité au peuple américain ni au monde », en référence au fait qu’il nie ses liens avec le gouvernement chinois.
En réponse, la Chine a répliqué de la même façon en accusant les Etats-Unis de mentir. « Depuis pas mal de temps, certains responsables politiques aux Etats-Unis ont à plusieurs reprises propagé des rumeurs à propos de Huawei, mais ils n’ont jamais pu produire de preuves », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, en référence à la déclaration de Mike Pompeo.
Selon le porte-parole de la diplomatie chinoise, les Américains seraient eux aussi en train de se poser « de plus en plus d’interrogations » face à « ces responsables politiques qui continuent à monter des mensonges de toutes pièces afin de tromper les Américains ».
A cause des sanctions américaines, Google a mis un terme à sa collaboration avec Huawei, qui ne pourra plus se servir de son système Android.
Et, dans trois mois, le numéro deux mondial se verra interdit d’acheter du matériel américain, pourtant indispensable pour ses puces électroniques.