L’ex-président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, a adressé mercredi 15 mai une lettre aux Tunisiens. La lettre rendue publique par son avocat sur Facebook est une réponse aux dernières informations selon lesquelles l’ex-chef d’Etat serait gravement malade.
Exilé avec sa famille en Arabie Saoudite depuis le printemps arabe, l’ex-chef d’Etat, âgé de 82 ans, n’avait jusqu’ici jamais pris la parole de manière publique. Mais, après que plusieurs médias tunisiens aient relayé des informations sur son état de santé, Zine El Abidine Ben Ali est sorti de son silence pour donner sa version des faits.
Dans une publication sur Facebook, Mounir Ben Salha, l’avocat de l’ex-président a publié une lettre adressée aux Tunisiens, ainsi qu’aux personnes qui ont parlé de son état de santé, notamment en affirmant qu’il souhaitait être enterré en Arabie Saoudite.
« Si je m’étais abstenu, depuis qu’on m’a forcé à quitter mon pays, de faire la moindre déclaration qui serait à même d’ajouter au trouble et aux difficultés que vit la Tunisie, et ce, partant de mon sentiment de responsabilité d’homme d’Etat, envers ce peuple, et de mon devoir de retenue, il m’est impossible d’accepter qu’on utilise mon nom à des visées politiques de quelques uns, et qu’il soit exploité à ce sens », a-t-il fait savoir dans sa lettre dont Tunisienumérique a publié une copie en français.
Pour le bien de la Tunisie
Il a indiqué remercier Dieu de lui avoir donné la santé et que ces dernières information qui ont circulé dans les médias l’ont « étonné » et ont causé du tort à lui, ainsi qu’à sa famille. « Je m’étonne de ce que ne cessent d’aucuns à prétendre à propos de la détérioration de ma santé, ce qui a eu un profond impact sur ma personne et sur les miens », a déclaré l’ancien homme fort de la Tunisie.
Zine El Abidine Ben Ali a déclaré par ailleurs être au courant de « la situation qui prévaut dans le pays », et trouver « le moment impropre pour les surenchères entre les différents protagonistes de la scène alors qu’ils devraient se pencher plus sérieusement sur la défense de leur pays et son sauvetage de la situation économique critique qu’il traverse », a-t-il dit en pointant du doigt les politiques qui surfent sur son image, à quelques mois des élections présidentielles tunisiennes.
Dans sa lettre, l’ex chef-d’Etat déchu a réitéré son profond attachement à son pays, en exhortant son « cher peuple, ainsi que ceux qui assument la responsabilité de gouverner, maintenant, après nous, à s’accrocher à l’espoir en l’avenir de leur pays, et à dépasser la situation de crise exceptionnelle qu’il traverse. Et soyez assurés que je suis avec vous, corps et âme avec tout ce qu’il est dans mon pouvoir de faire pour le bien de notre chère Tunisie », a-t-il écrit.