Revue de la presse quotidienne internationale européenne du 14 août

Revue de la presse quotidienne internationale européenne du 14 août
mardi 14 août 2018 - 10:35

Les appels en Europe à l’interdiction du pesticide controversé Glyphosate, la difficile situation financière que traverse la Turquie, la baisse du nombre de touristes se rendant au Portugal, l’effondrement d’une plateforme en bois en Espagne, sont les principaux sujets qui font mardi 14 aout la Une de la presse européenne.

En Belgique, les journaux commentent notamment la chute de la livre turque qui inquiète les marchés financiers, ainsi que les appels en Europe à l’interdiction du pesticide controversé Glyphosate.

Sous le titre « Querelle d’ego entre Turquie et Etats-Unis », La Libre Belgique s’intéresse à la crise turque consécutive à la dégringolade de la livre qui fait craindre des risques de contagion à d’autres devises émergentes, sur fond de tensions diplomatiques entre la Turquie et les Etats-Unis.

« Les tensions diplomatiques entre la Turquie et les Etats-Unis continuent d’inquiéter la sphère économico-financière turque –et bien au-delà. Car, au contraire du complot politique envisagé par le président turc Recep Tayyip Erdogan, c’est bien l’inquiétude de ces milieux d’affaires qui a fait dégringoler la livre turque », écrit l’éditorialiste.

La monnaie turque a touché un second plancher historique d’affilée pour enregistrer, depuis le début de l’année, une décote globale de 40% de sa valeur par rapport au dollar américain, relève-t-il.

Evoquant sur la genèse du conflit, le journal estime que si la situation s’est envenimée cet été avec l’affaire du pasteur Brunson, un citoyen américain emprisonné en Turquie pour « espionnage » et “terrorisme” et dont Washington exige la relaxe, les tensions sont le fruit d’une longue séquence de querelle entre ces deux Etats alliés au sein de l’Otan.

Et d’ajouter que l’interventionnisme des deux pays dans la guerre en Syrie contribue largement à entretenir la querelle.

Le Soir qui titre « Derrière la chute de la livre, le mirage économique turc », revient de son côté sur la réaction de la Turquie qui « tente de rassurer les marchés après l’effondrement de sa monnaie, la livre » alors que la débâcle monétaire révèle les vulnérabilités de l’économie turque, loin du « miracle » promis ces dernières années par Erdogan.

« Ne surtout pas céder, ni face à Donald Trump et ses sanctions économiques, ni face aux marchés financiers et leur défiance grandissante vis-à-vis d’Ankara… Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’Etat turc, semble s’être lancé dans un bras de fer perdu d’avance contre la première puissance mondiale. Un bras de fer dont la livre, la monnaie turque, est la première victime », écrit la publication.

Alors que la livre turque sort d’une semaine folle qui l’a vu perdre plus de 20 % de sa valeur face au dollar américain (plus de 70 % en dépréciation cumulée depuis le début de l’année), le journal note que le président Tayyip Erdogan campe sur ses positions, en répétant que la chute de la monnaie locale n’est rien d’autre que le résultat d’un « complot politique » contre son pays.

Sur un autre registre, L’Echo s’intéresse aux appels en Europe à l’interdiction du Glyphosate, sur fond de la décision de la justice américaine qui a condamné, vendredi, le groupe agrochimique Monsanto, racheté récemment par le géant Bayer (Allemagne), à verser une somme de 289 millions de dollars à un agent d’entretien de 46 ans, souffrant d’un cancer en phase terminale, pour ne pas avoir informé de la dangerosité du Roundup, un herbicide qui contient du glyphosate.

Le quotidien relève que certains pays en Europe embrayent sur ce jugement pour sonner la charge, comme le gouvernement allemand, qui se dit prêt à interdire le pesticide dans les trois ans, et ou encore le ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot -, qui annonce une « guerre » contre les pesticides les plus nocifs.

« En tant que pesticide le plus commun, le glyphosate est devenu bien plus qu’un produit suspecté de provoquer des lymphomes non hodgkingiens comme celui de Dewayne Johnson: il est le symbole d’une agriculture intensive décriée, le complice de la dégradation des sols et de la biodiversité, de la disparition des abeilles et du goût des tomates. Au risque de cacher la forêt », écrit l’éditorialiste qui estime que si son interdiction survient un jour elle ne signera pas la fin des pesticides nocifs.

« Pour réduire la dépendance de la production agricole aux pesticides et leurs adjuvants, il n’y a pas de formule magique: l’Europe et ses États membres doivent investir dans une mutation des pratiques du monde paysan. C’est un travail de longue haleine dont on peine à voir l’amorce », conclut la publication dans son éditorial intitulé « Le pesticide qui cache la forêt ».

En France, la difficile situation financière que traverse la Turquie et son lourd impact sur l’économie du pays mais aussi des pays partenaires, continue d’accaparer l’attention des journaux français.

La Turquie a annoncé lundi une série de mesures pour tenter d’enrayer la chute de sa monnaie, qui a perdu cette année plus de 40 % de sa valeur face au dollar et à l’euro, sur fond de tensions avec les États-Unis et de défiance envers le président, Recep Tayyep Erdogan, écrit à ce propos Le Monde.

La Banque centrale de la République de Turquie a notamment annoncé qu’elle fournirait toutes les liquidités dont les banques auront besoin et qu’elle prendrait «toutes les mesures nécessaires» pour assurer la stabilité financière et éviter ainsi tout problème de liquidités, indique le journal en faisant remarquer que ces annonces ont réussi à faire remonter la Livre à 6,65 pour un dollar en début de matinée lundi, mais l’impact s’est estompé quelques heures plus tard lorsque le président Erdogan a prononcé un discours très agressif envers les États-Unis, provoquant un nouveau plongeon de la monnaie nationale.

Abondant dans le même sens, Le Figaro retient qu’en cette mi-août, la Turquie est devenue le point focal de tous les investisseurs de la planète, certains craignant un effet de contagion financière qui pourrait se transmettre en premier lieu par les pays émergents comme l’Indonésie, le Brésil ou l’Afrique du Sud.

Après avoir rappelé que cette crise sans précédent a été provoquée par le bras de fer qui n’a cessé d’aller crescendo, ces derniers jours, entre la Turquie d’Erdogan et les États-Unis de Trump, le quotidien relève que la tension est montée d’un cran vendredi avec l’annonce par le président américain d’un doublement des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium turcs.

«C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», estime-t-il en citant un politologue turc.

Libération poursuit, de son côté, que loin des discours nationalistes du chef de l’Etat, la Turquie, fragile et déséquilibrée, est confrontée à nombre de défis structurels dont une inflation dramatique de 15,9 % en rythme annuel, qui entame le pouvoir d’achat des ménages, et un taux de chômage réel de 17 %.

Les entreprises croulent aussi sous l’endettement, d’autant que poussées par le régime pour relancer la machine, elles ont beaucoup emprunté en dollars, ce qui les a amenées à accumuler une dette en devises étrangères de plus de 200 milliards de dollars, dont un tiers arrive à échéance dans l’année, ajoute-t-il, en soulignant que cette situation a été d’autant plus aggravée par l’escalade diplomatique entre la Turquie et les Etats Unis.

Au Portugal, la baisse du nombre de touristes se rendant dans ce pays retient particulièrement l’attention de la presse locale.

Le nombre de touristes qui se rendent au Portugal a enregistré une baisse durant le premier semestre de cette année par rapport à la même période de 2017, écrit le journal Diario de Noticias.

Le nombre des touristes britanniques a baissé de 6,4% par rapport au premier semestre 2017, celui des touristes allemands de 1,1% et celui des touristes néerlandais de 6,8%, a fait savoir la publication.

Les prix très attractifs de la Turquie, de l’Egypte et de la Tunisie, destinations touristiques concurrentes, sont à l’origine de cette baisse, explique le journal.

En juin dernier, le nombre de touristes n’a pas dépassé 2,1 millions, alors que les nuitées s’établissaient à 2,9% sur un an pour un total de 5,8 millions, enregistrant une baisse de 5,1% du nombre de touristes étrangers (4,2 millions de nuitées), selon le quotidien.

Le marché britannique, qui représente 24,4% du total des nuitées des non-résidents, a reculé de 9,8%, alors que le marché allemand a chuté de 10,5%, note le journal.

Par régions, les plus fortes baisses ont été enregistrées dans le Centre (-7,9%) et aux îles des Açores, situées au milieu de l’Atlantique (-6,1%), relève-t-il.

En Espagne, les journaux s’intéressent particulièrement au drame de l’effondrement, dans la nuit de dimanche à lundi, d’une plateforme en bois, lors du festival de musique « O Marisquino » à Vigo (région de Galice, Nord-ouest de l’Espagne).

El Pais, qui titre « la mairie et le port se tiennent responsables de l’accident de Vigo », souligne que le conseil municipal et l’autorité portuaire de Vigo (lieu du drame) se sont convenus d’attribuer l’effondrement de cette plateforme à « une défaillance structurelle » de construction. Cet accident a fait 377 blessés, dont cinq grièvement. Ainsi, relève la publication, le conseil municipal et l’autorité portuaire ont été accusés d’être responsables du manque de contrôle de cette infrastructure, dont la détérioration avait fait l’objet de dénonciations publiques pendant un certain temps, relevant que les deux parties se blâment mutuellement pour le contrôle et l’entretien manqués des installations.

La Razon note qu’un accord de 1992 précise que l’entretien de la plateforme relève de l’autorité de la mairie, notant que depuis son ouverture au public en 1997, cette infrastructure portuaire n’a fait l’objet d’aucune opération d’entretien, à l’exception d’une mise à niveau « superficielle » en juin dernier.

« L’accident s’est produit dimanche à 23h58, en pleine action du rappeur de Mallorca « Rels B ». La passerelle s’est effondrée à cause du poids des gens: beaucoup ont glissé dans la mer, alors que d’autres ont été coincés entre les blocs de béton qui soutenaient la structure », précise le journal, ajoutant qu’un important dispositif médical a été mobilisé pour assurer l’assistance médicale nécessaire aux 377 blessés.

ABC indique que le maire de Vigo, Abel Caballero, a accusé l’autorité portuaire d’être responsable du mauvais état de cette infrastructure, bien que la gestion de cette plateforme relève de la responsabilité du Conseil municipal depuis 1992, soulignant qu’il importe de déterminer les causes et les responsabilités dans cette tragédie.

En Italie, la difficile situation économique du pays focalise l’attention de la presse locale.

La Repubbllica écrit dans ce sens que la situation économique en Italie devient de plus en plus complexe, à la lumière de la politique initiée par le gouvernement.

Le journal estime que les raisons principales de cette situation réside dans le fait que la loi de finance du gouvernement intervient dans une conjoncture particulière marquée par la hausse de la dette publique et les conséquences de la chute de la livre turque sur le marché italien ayant enregistré les plus fortes pertes par rapport aux autres marchés européens.

Quant au journal La Stampa, il relève que le secteur bancaire en Italie dont les investissements en Turquie ont dépassé plus de 15 milliards euros traverse une étape financière difficile, puisque le pays devrait répondre à partir du 31 août aux rapports des agences de notation.

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