Depuis le début des manifestations au Soudan le 19 décembre, au moins 90 personnes ont trouvé la mort, a indiqué lundi 6 mai un comité de médecins lié au mouvement de contestation.
Selon le bilan des autorités, le nombre de morts liés aux manifestations contre le président déchu Omar El Béchir, serait de 65 morts. Mais le comité de médecins, qui est membre de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) (le fer de lance de la contestation populaire), a précisé que le premier décès a été enregsitré le 20 décmebre au cour d’un défilé dans la ville d’Atbara, la ville où tout a commencé, suite au triplement des prix du pain.
Toujours selon la même source, le dernier décès enregistré par cette association de médecins remonte à dimanche, où un manifestant a succombé à ses blessures subies la veille lors d’affrontements avec les soldats et les forces paramilitaires à Nyala, la capitale de l’Etat du Darfour-Sud dans l’ouest.
Le comité de médecins a établi une liste de 90 personnes, des « martyrs tués par les forces de sécurité » du régime, selon les données de « sources fiables », en dépit des « restrictions imposées par les forces de sécurité et les vestiges du régime qui rendent difficile l’obtention des certificats de décès », ajoute l’association de médecins.
Depuis le 19 décembre, les manifestants ont entamé une lutte acharnée contre le pouvoir qui a triplé le prix du pain, une denrée essentielle dans l’alimentation des Soudanais. Le 6 avril, ces mêmes manifestants ont commencé à camper nuit et jour devant le QG de l’armée dans la capitale pour demander aux militaires de les soutenir contre Omar El Béchir. Le 11 avril, ce dernier a été renversé par un coup d’Etat militaire qui ressemble à celui qu’il avait lui-même fomenté il y a 30 ans de cela.
Mais depuis, la contestation reste la même car, les Soudanais refusent la récupération militaire. Ils demandent l’instauration d’une transition politique où un pouvoir civil prendra les rennes du pouvoir, ce que l’armée refuse de leur céder.