Plus rien ne nous sépare de Ramadan 2019. La chasse aux courses est déjà lancée, mais il n’y a rien à craindre du côté des produits qui allèchent les Marocains durant le mois sacré. L’approvisionnement du marché en œufs et poulets devrait se faire sans problèmes, du fait que l’offre semble couvrir les besoins des consommateurs.
Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur l’a bien expliqué durant la semaine du 22 avril : le marché marocain ne souffrira pas d’un manque de provisions durant le mois de Ramadan 2019. Entre approvisionnement régulier des marchés, contrôles des prix auprès des marchands, et descentes pour la vérification de la qualité et la sécurité des produits vendus, tout a été pensé afin de garantir le bon déroulement du mois sacré.
Les prix des produits de première nécessité affichent une stabilité selon les données présentées par le ministère de tutelle, à noter qu’il y’a une légère hausse occasionnelle qui s’explique par l’avènement de ce mois. Le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs indiqué qu’afin de faire face aux dépassements, des mesures fermes seront entreprises vis-à-vis des spéculateurs sur les produits alimentaires. Les consommateurs sont d’ailleurs invités à contacter le « 5757 », afin de signaler les fraudes et autres actions immorales de certains marchands, mais aussi les produits dont la qualité s’avère douteuse dans les grandes surfaces.
Les Marocains et les œufs, une histoire d’amour
Plus de 6 milliards d’œufs ont été produits en 2018 dans le royaume, et la consommation moyenne par individu a été de 185 œufs. Cela dit, Hespress FR a effectué une enquête sur le terrain, afin de s’enquérir de la disponibilité, la qualité, ainsi que les prix appliqués pour les produits avicoles, qui sont largement consommés durant ce mois sacré.
Au niveau du marché de gros d’œufs « Al Bayada » de Casablanca, le prix des œufs bruns se situe entre 0,90 dirham, 0,93 dirham et 1,20 dirham. Pour ce qui est des œufs blancs (beldi), le prix se situe entre 1,80 dirham et 2 dirhams. Cette différence de prix s’explique principalement par la taille des œufs proposés, et leur origine. Cela dit, il est à noter qu’une baisse de 0,6 % a été enregistrée entre février et mars 2019 au niveau du « lait, fromage et œufs », selon les données de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC).
Toutefois, comme pour l’année dernière, il semble que l’offre en œufs couvre largement les besoins des consommateurs, selon les déclarations des commerçants du marché.
Pour ce qui est d’une potentielle augmentation des prix durant le mois de ramadan, les commerçants nous ont indiqué qu’ »il ne devrait pas y’avoir de changements à ce niveau, surtout que l’offre est contrôlée par des commissions dédiées à cet effet ».
De plus, un commerçant nous a expliqué que « des agents de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) effectuent des visites régulières pour s’assurer de la qualité, notamment la fraîcheur des œufs mis à la vente ».
Du côté des grandes surfaces et des supermarchés, les prix sont de 12 dirhams pour les boites de dix œufs bruns, et de 27,95 à 32 dirhams pour les plateaux de 30 œufs.
L’Association Nationale des Producteurs d’œufs de Consommation (ANPO) indique que sur les 6,6 milliards d’œufs produits, 5,8 milliards sont le fruit du secteur moderne. Le secteur ovale affiche un chiffre d’affaires estimé à 8,6 milliards de dirhams, et contribue à hauteur de 23 000 emplois directs et près de 34 000 emplois indirects, dans les circuits de commercialisation et de distribution.
Pour ce qui est du poulet d’élevage, il varie entre 16 et 17 dirhams le kilo, le « taoussi » entre 18 et 20 dirhams le kilo, alors qu’il faut compte entre 60 et 70 dirhams pour le fermier. Le coquelet est vendu entre 16 et 18 dirhams pour sa part. Le constat général est que les prix appliqués sur le marché se rapprochent assez de ceux pratiqués en grandes surfaces.
Dans ce sens, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, le poulet « made in USA » est quasi absent du marché. Cela s’explique selon la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA) par le fait que celui-ci intéresse peu le consommateur marocain, quoique cela soit différent du côté des professionnels de la restauration, qui sont « séduits » par le rapport qualité-prix.
D’après les données de la FISA, la production de viande blanche a enregistré une hausse de 3,6 % sur la période 2017-2018, soit 570.000 de viande de volaille produite, avec une consommation par habitant de 20,5 kg par habitant pour ladite période.
Les prix du marché dépendent évidemment de l’offre disponible, mais aussi de la demande. Plus celle-ci est en hausse, plus les prix flambent. Le client reste donc roi du marché, chose à gérer intelligemment afin de ne pas porter de coup dur au marché, et à l’économie.
