Enseignants contractuels: «Nous ne renoncerons pas à nos revendications»

Enseignants contractuels: «Nous ne renoncerons pas à nos revendications»
mercredi 20 mars 2019 - 10:04

Le ministère de l’éducation nationale a ordonné  aux Académies régionales d’éducation et de formation (AREF), d’entamer une procédure d’expulsion à l’encontre des enseignants «contractuels» absents des cours, alors que ces derniers entament leur troisième semaine de grève.
Une décision qualifiée de «provocatrice», confie, à Hespress FrAbdelfattah, l’un des enseignants contractuels,  soulignant qu’il y aura une «montée en puissance au niveau des formes de protestation». Explications. 

«Il est impossible que nous renonçons à nos revendications, quelles que soient les mesures prises par le gouvernement, et la décision de nous expulser est une grande provocation», a déclaré Abdelfattah, enseignant, «soumis» au contrat des Académies.

Dans une déclaration à Hespress Fr, notre interlocuteur commence par démentir les propos d’Abdelmoumen Talib, directeur de l’AREF de Casablanca-Settat, qui a déclaré à un média de la place que «les enseignants ne seront plus gérés par le Régime collectif d’allocations de retraite RCAR, mais par la Caisse marocaine des retraites (CMR)».

«C’est un grand mensonge, il n’y a eu aucune modification dans ce sens, que ce soit dans le statut de l’Académie ou bien dans le contrat de recrutement. Ils essayent de calmer les choses et induire en erreur l’opinion publique, mais concrètement il n’y a rien», poursuit notre interlocuteur.

Le ministre de l’enseignement a, en effet, tenu une réunion le 9 mars avec les représentants des cinq principaux syndicats de l’enseignement, à savoir l’UMT, UGTM, CDT, FDT et FNE, suite à quoi un accord a été conclu apportant 14 amendements au statut des enseignants contractuels.

Rejet de tous les amendements

Ces amendements ont été rejetés, à la fois par les syndicats de l’enseignement et les enseignants contractuels. «Notre demande est claire et nette. Nous voulons intégrer la fonction publique. D’ailleurs, nos confrères dans la fonction publique, en cas d’absence ou de faute grave, ils passent par un conseil de discipline qui étudie leurs dossiers et passent par plusieurs étapes avant de décider de le renvoyer ou pas. Ce qui n’est pas notre cas», explique Abdelfattah.

Comment ? Notre interlocuteur souligne que «la mission de la commission, créée par l’Académie dans ce sens est fictive et n’a aucun pouvoir de réagir, soi-disant du côté de l’enseignant. Si la décision du renvoi est donnée, l’enseignant sera renvoyé sans avoir la possibilité de se justifier ou se défendre, comme c’est le cas des enseignants des fonctionnaires du ministère de l’Education nationale ».

Il a également poursuivi que leur lutte ne concerne pas uniquement la titularisation avec le ministère de l’Education nationale et l’intégration de la fonction publique, mais concerne notamment «la privatisation de l’enseignement publique».

Le combat ne fait que commencer

« Si nous acceptons de signer avec les académies, c’est un début vers la privatisation de l’enseignement. Comme vous le savez les Académies sont indépendantes du ministère de l’Education nationale, du coup elle doit générer elle-même ses ressources financières puisque les fonds verser par le ministère est insuffisant. Pour nous payer, elle doit donc imposer des frais de scolarité dans les écoles publiques et ça nous le refusons, puisqu’il s’agit de nos enfants et des enfants de peuple marocain».

Il a notamment exprimé son étonnement face à «l’incompatibilité et l’incohérence des discours des responsables du secteur de l’éducation». «Il n’y a pas de vision unifiée et les discours sont contradictoires».

Pour conclure, Abdelfattah a déclaré que leur «combat ne fait que commencer. C’est une grande provocation que vient de réaliser le ministère de l’éducation en donnant l’ordre de nous expulser. Pour riposter, on ne va pas rédiger de communiquer mais on descendra dans la rue ».

Plusieurs formes de protestations sont au programme des enseignants contractuels, dont un sit-in prévu le samedi 23 mars devant le ministère de l’Education nationale à Rabat. Il sera suivi d’une marche jusqu’au parlement où un sit-in sera organisé à 17h ainsi qu’une nuit blanche devant l’instance.

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