Ordre des médecins, rien ne va plus !

Ordre des médecins, rien ne va plus !
lundi 25 février 2019 - 12:20

Ça chauffe entre les médecins des secteurs privé, public et universitaire du Royaume. Les représentants et syndicats des médecins du secteur privé réclament une « représentativité sectorielle » au sein du Conseil national de l’ordre des médecins, aux niveaux central et régional, puisque les revendications des médecins du secteur, en général, ne sont pas les mêmes. Mais pas que! les médecins libéraux, eux, fustigent le silence des autorités quant à leur situation, alors qu’ils ne bénéficient ni de couverture médicale ni de retraite, sans oublier les sommes qu’ils doivent verser au fisc. Le Point.

C’est un peu le désordre au sein du Conseil national de l’ordre des médecins. Les médecins du secteur privé exigent une refonte profonde de la loi régissant l’Ordre portant particulièrement sur le mode d’élection de ce dernier. Comment ? Dr Said Afif, Président du Collège syndical des médecins spécialistes privés, a déclaré à Hespress Fr que les médecins du secteur privé demandent à ce que « chaque médecin membre de l’Ordre se prononce en faveur d’un candidat de son secteur et de sa spécialité ».

« Nous réclamons que chaque secteur, à savoir le privé, le public et les universitaires, ait son propre représentant au sein de l’ordre, sinon nous demanderons carrément un ordre privé », confie Dr Afif à Hespress FR.

Pourquoi ? Selon lui; « les médecins du secteur public ont leur tutelle qui est le ministère de la Santé et les universitaires également à travers leur faculté avec leur conseil scientifique. Donc l’ordre est là pour les médecins du secteur privé, et par conséquent, il faut qu’il y ait un vote sectoriel si on veut garder un ordre uni, c’est-à-dire que le privé vote pour le privé et le public vote pour le public et les universitaires votent pour les universitaires ».

Des revendications distinctes

De son côté, Dr Rachid Choukri, Président du syndicat national de la médecine générale, s’est livré, das une déclaration à  Hespress Fr concernant la représentativité des médecins par secteur au sein du Conseil National. « Comment se fait-il que lors des dernières élections du Conseil National, parmi les 24 membres élus, 21 sont du secteur public ?», s’est il interrogé.

Ce n’est pas tout. Les médecins du privé réclament également une « autonomie régionale ». Dr Afif ne trouve pas du tout normal qu’«au jour d’aujourd’hui tout est décidé au niveau national alors que le Maroc va vers une décentralisation tandis que l’Ordre va vers une centralisation ». Selon lui, cette autonomie permettra à l’Ordre de devenir plus représentatif.

Il y a également un autre point d’achoppement, à savoir la cotisation des membres de l’ordre. « Nous demandons à ce que les médecins qui ne sont pas à jour dans leur cotisation, ne votent pas ! Parce que c’est malheureux de voir, par exemple aux dernières élections qu’il y avait des médecins qui ne sont pas à jour dans leur cotisation mais qui ont tout de même voté ».

Interrogé sur le fait que les revendications des médecins du privé peuvent mener à la division de l’Ordre. Dr Afif estime qu’il n’y a pas division mais plutôt une réorganisation sectorielle qui s’impose. « Les chirurgiens dentistes ont un ordre privé, donc pourquoi on accorde pas cette possibilité aux médecins également ? », s’indigne notre interlocuteur. Il précise pareillement que la « représentativité sectorielle » est une bonne initiative à appliquer d’autant plus que le citoyen en profitera en premier lieu.

Comment ?

Notre interlocuteur prend l’exemple d’une faute commise par un médecin du secteur public à l’encontre d’un patient. « Ce médecin en question ne pourra pas être sanctionné au sein de l’ordre des médecins mais plutôt auprès de sa tutelle qui est le ministère de la santé puisqu’il dépend du public. Après il faut qu’il passe par le conseil de discipline, où la commission est composée principalement de syndicat ce qui fait que les sanctions ne sont pas appliquées, toutefois on s’acharne à sanctionner les médecins du privé». Un point que Dr Chokri a également confirmé « pendant mes 35 ans de carrière, je n’ai jamais entendu ou vu un médecin du secteur public sanctionné par le ministère pour une faute commise ».

Dr Choukri est Dr Afif ont respectivement souligné que toutes ces revendications ont bien été remontées et discutées, que ce soit avec le gouvernement ou auprès du ministère de la santé mais sans aucune réponse.

« Nous en tant que syndicats des médecins spécialistes, cela fait plus d’une année qu’on réclame la représentativité sectorielle ainsi que l’autonomie régionale sans oublier une retraite et une couverture médicale. Il y a même d’autres syndicats qui ont rejoint notre cause, mais en vain », explique Dr Afif.

La menace de la grève brandie

Lors du conseil d’administration du collège syndical des médecins spécialistes privé, une sorte d’Assemblée générale, les membres de cette instance ainsi que l’association des cliniques privées et le collège des médecins généralistes privés, ont discuté de la probabilité d’une « grève nationale début avril » si leurs revendications ne sont pas prises au sérieux.

« Pourquoi nous voulons une représentativité régionale ? Parce que nous n’avons ni retraite ni couverture médicale comme c’est le cas pour les médecins du secteur public. Rien qu’avant-hier nous avons perdu un confrère en pédiatrie, et un autre confrère suite à un accident, et tout ce monde-là n’a ni retraite ni assurance » poursuit-il. « Nous payons également des impôts colossaux contrairement au médecin du public, donc en gros nos revendications ne sont pas les mêmes», insiste Dr Afif.

Il y a également la tarification nationale de référence qui pose problème aux médecins du privé vu qu’elle n’a pas « changé depuis 13 ans » et c’est le patient qui paye « 57% de sa poche », alors que la « CNSS a un excédent de 26 milliards de DH ce qui n’est pas normal ! », s’indigne Dr Afif.

Aujourd’hui, les médecins du privé demandent à ce qu’il y ait une « tarification de responsabilité et avec un coût réel de chaque prestation » pour ne pas nuire au citoyen marocain, sans oublier «l’arrêt de l’exercice illégal de la médecine».

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