Isolé par les Occidentaux à la suite de l’affaire Khachoggi, le Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohamed Ben Salmane, se tourne vers l’Orient pour « montrer qu’il n’est pas un paria » et afficher sa capacité à maintenir des relations diplomatiques et économiques solides et le poids de son influence dans la région.
Pour redorer son blason à l’international, ou encore chercher de nouvelles alliances loin des difficultés avec l’Occident, MBS a entamé dimanche à Islamabad une tournée en Asie, qui doit le mener, outre le Pakistan et doit aller ensuite en Inde et en Chine.
Deux brèves étapes, Indonésie et Malaisie, ont été annulées sans qu’aucune raison ne soit avancée.
Que vient chercher Mohamed Ben Salmane en Asie ?
Selon David Rigoulet-Roze, chercheur attaché à l’institut français d’analyses stratégiques, cette tournée, «la première de MBS à l’étranger depuis son déplacement en Argentine pour le G20, est une manière de montrer qu’il est bien installé à la tête de la gouvernance saoudienne, malgré les turbulences induites par l’affaire Khachoggi il y a maintenant cinq mois, et qui n’est pas encore élucidée ».
C’est une manière aussi de montrer que la perspective de ses réformes n’est pas hypothéquée, estime le chercheur, qui relèvequ’en se tournant vers l’orient et en multipliant les interlocuteurs pour des contrats ou des investissements, « MBS tente une sorte de repositionnement stratégique, loin du statut de paria qu’il est aujourd’hui considéré en Occident ».
Isolé en Occident, bienvenu en Orient
L’assassinat de Khachoggi ou encore les violations des droits de l’homme, sujets pour lesquels Riyad est régulièrement pointé du doigt par les ONG, ne devraient pas être soulevés cette semaine pendant la tournée du prince héritier saoudien en Asie.
En effet, MBS recherche et recevra un accueil très chaleureux dans les trois pays, alors qu’il arrive avec de nombreuses promesses d’investissement.
En se tournant vers l’Orient, MBS semble tirer profit d’une particularité qui représente une véritable aubaine pour lui qui cherche à s’ouvrir de nouvelles voies, à savoir que les pays asiatiques ont une caractéristique spéciale et importante, celle de « ne pas interférer dans les affaires intérieures des autres pays ».
