A l’approche des européennes, les partis politiques italiens cherchent à se frayer un chemin pour s’imposer, mais pour le Mouvement 5 Etoiles l’allié gouvernemental de La Ligue, la question devient épineuse.
Après une cuisante défaite dimanche 10 février aux élections régionales dans les Abruzzes, le Mouvement 5 Etoiles accuse amèrement un recul de 20 point par rapport à 2018, alors que La Ligue, avec qui, il forme la coalition au gouvernement italien, lui, s’est imposé en doublant son score. Les deux alliés gouvernementaux qui ont fait campagne l’un contre l’autre, vont sans doute se livrer une guerre au gouvernement.
Alors que le Mouvement 5 Etoiles (antisystème) de Luigi Di Maio dirigeait la région depuis 2014, c’est à l’alliance de la droite et La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini qu’il a laissé sa place.
Le rapport de force entre les deux partis au gouvernement est définitivement inversé puisque ces élections aux Abruzzes étaient non seulement importantes pour déterminer qui de Salvini ou de Di Maio sera l’homme fort du gouvernement (puisqu’ils ne s’entendent pas), mais également déterminantes pour les élections européennes du 26 mai, pour lesquelles les deux partis s’affrontent.
Matteo Salvini a affiché, depuis des mois, son soutien à Marine Le Pen du Rassemblement National, quant à lui, Luigi Di Maio a aussi mis un pied en France, en allant à la rencontre de gilets jaunes qui doivent eux aussi présenter leur liste aux européennes. Leur rencontre a donné lieu à une rare escalade diplomatique entre l’Hexagone et l’Italie.
Le rêve ultime de ces deux partis populistes italiens, accéder au pouvoir au niveau européen et transformer l’Europe à leur sauce. En d’autres termes, projeter leurs envies protectionnistes et nationalistes sur les 27 (sans la Grande Bretagne) pour influencer toutes les décisions politiques.
Malgré leurs envies de pouvoir, les partis populistes italiens sont conscients de la difficulté de la chose, et pour le moment, leur objectif est de ne pas permettre aux partis traditionnels d’agir sans eux, en attendant de gagner plus de d’importance sur l’échiquier européen.
