CMDH: Une année 2018 marquée par les "revers" politiques, sociaux et économiques

CMDH: Une année 2018 marquée par les "revers" politiques, sociaux et économiques
mercredi 13 février 2019 - 08:00

Le Centre marocain des droits de l’homme au Maroc (CMDH) a brossé un tableau sombre de la situation des droits de l’Homme au Maroc en 2018, marquée par des « revers ». Il a souligné à cet égard que divers domaines connaissaient une grave détérioration, à commencer par la santé, l’éducation et l’indépendance de la justice. Les détails.

« La situation des droits de l’homme dans notre pays, dans un contexte national général, est caractérisée par un déclin significatif des progrès réalisés par les mouvements de protestation et les forces démocratiques, ce qui a fait du Maroc un Etat en ébullition entre les politiques, les décisions du gouvernement et les aspirations et attentes des citoyens », tel est le constat du Centre.

Ces conclusions du CMDH, consignées dans son rapport annuel de 2018, risque de déplaire fortement, notamment face au rejet officiel de bon nombre de rapports établis par des ONG internationales dans le domaine de la défense et de la protection des droits de l’Homme.

Le Centre, à ne pas confondre avec le Conseil qui est une institution publique consultative, explique que « la volonté politique de l’Etat est sévèrement limitée et encadrée par l’approche du contrôle et de la domination dans le traitement des libertés et des droits, par lesquels l’Etat échappe à ses obligations internationales en matière de protection et de promotion des droits de l’Homme ».

La « Naksa » des droits de l’Homme

Donnant l’exemple du Hirak du Rif, le CMDH souligne que le sujet « reflétait les revers des droits de l’Homme au Maroc, à considérer que la fin de 2018 a annoncé le début de l’apparition d’une situation de congestion sociale dans la plupart des régions du Royaume, suite aux condamnations sévères prononcées à l’encontre des activistes du mouvement ».

L’ONG dénonce sur ce volet « les restrictions à la liberté de réunion et de manifestation pacifiques » et « le retour à des procès factices et injustes ». Les procès intentés contre les militants des Hiraks du Rif et de Jerada a, selon le CMDH, « entraîné une restriction des libertés civiles et politiques acquises dans le contexte de la liberté de manifestation et d’organisation garanties par la Constitution de 2011 ».

Le bureau exécutif du CMDH exprime à cette occasion sa « profonde inquiétude » au sujet de « l’utilisation du pouvoir judiciaire par l’État pour liquider un certain nombre de comptes politiques », et de « la poursuite des militants des mouvements sociaux dans le Rif, à Jerada et dans d’autres régions qui ont assisté à des manifestations pacifiques pour revendiquer les droits les plus fondamentaux garantissant la dignité humaine ».

Critique du système juridique

La même organisation déplore « l’impunité des personnes dilapidant les fonds public ou impliquées dans la corruption financière, sous l’incapacité du gouvernement à lutter contre la corruption », ainsi que « la faiblesse » des mécanismes de contrôle de ces fonds. Le CMDH pointe dans ce contexte « la collusion entre la politique et l’économie dans gestion des affaires publiques, malgré l’existence d’institutions chargées du contrôle et de l’audit »

« Le mécanisme national de prévention de la torture, censé être chargé de contrôler et d’enquêter sur les allégations de torture et de visiter de lieux de détention, n’a pas encore été mis en place au Maroc », note le rapport. Ce mécanisme, reconnu par l’article 17 du Protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, devait être adopté au plus tard un an après la date de sa mise en vigueur, de ratification ou de l’adhésion au traité. « Le Maroc a présenté ses documents d’adhésion en novembre 2014 », relève la même source.

Education et santé, les parents pauvres 

S’agissant de l’éducation au Maroc, le rapport retient « les graves différences » entre l’éducation « de qualité » dans les écoles de missions étrangères et dans les écoles privées et l’éducation dans le secteur public. « L’État a encouragé cette approche par une incitation fiscale, législative et de supervision au profit des établissements d’enseignement privé », et cette situation, « réduit les chances des classes défavorisées de bénéficier d’une bonne éducation gratuite », relève encore le document.

« Bien que le Maroc ait rejoint le cercle des États signataires de la Convention internationale sur les personnes handicapées depuis le 30 mars 2007, cela ne s’est pas accompagné de mesures concrètes permettant de mettre en œuvre les dispositions de cette convention et de les concrétiser, en particulier sur le plan économique », fait remarquer le rapport en abordant la question de la santé.

Dans son diagnostic, le CMDH estime que le secteur de la santé publique au Maroc « est presque effondré, avec la propagation des maladies épidémiques et l’augmentation spectaculaire d’un certain nombre de maladies chroniques non épidémiques », en donnant l’exemple du diabète, des maladies cardiaques et du cancer.

Le rapport parle également de « retour non déclaré de maladies précédemment éradiquées à la fin des années 1990 comme la lèpre, en plus d’une augmentation marquée des indicateurs classiques liés aux taux de mortalité maternelle et des moins de cinq ans et des taux de tuberculose et d’hépatite ».

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