La Fédération nationale de l’enseignement (FNE) et les syndicats nationaux de l’enseignement (FDT et CDT) coordonnent pour faire du 20 février prochain un jour de grève avec la tenue d’une marche nationale à Rabat. Que réclament-ils ?
Donnant, ce mardi 12 février, une conférence de presse, les trois syndicats axent leurs revendications sur trois points de divergence qu’ils ont avec le ministère de l’Education nationale.
Les « libertés syndicales » et les « droits démocratiques du personnel de l’enseignement » sont affichés au premier rang de ces revendications. Par ce biais, le trio syndical entend consolider les acquis constitutionnels en matière de reconnaissance du rôle qu’ils jouent dans l’encadrement et la représentation du personnel du secteur. En l’espèce les conventions internationales signées par le Maroc devraient, selon les trois syndicats, primer sur les lois nationales.
« En dépit de la constitutionnalisation du droit à la grève, c’est la pression exercée sur ce droit universel qui règne au Maroc. Cela passe notamment par la ponction sur les salaires des grévistes » fustige le secrétaire générale de la FNE Abderrazzak Drissi.
Autre point de rupture entre les syndicats et le ministère de tutelle, la question du dialogue social continue de raviver les tensions. Le secrétaire général du SNE (CDT) Raki Abdelghani parle de « huit années de destruction systématique », en imputant la responsabilité de l’échec du dialogue social aux gouvernements Benkirane et El Othmani.
Toutes les catégories « en colère »
Ce dialogue « a été vidé de son contenu démocratique et revendicatif », martèle le syndicaliste. Des « reculs au niveau de la législation en vigueur » sont ainsi dénoncés. L’adoption de l’emploi par contrat, l’ « imposition » de la réforme des retraites et de la loi relative aux fonctionnaires des académies, les décrets de séparation entre la formation et l’embauche, les circulaires sur la retraite anticipée, mais (surtout) la loi cadre 17-51 qui « supprime la gratuité de l’enseignement », selon les contestataires, les chevaux de bataille des trois syndicats.
En dernier ressort, c’est le dossier revendicatif que les trois acteurs sociaux souhaitent replacer dans le débat public le 20 février prochain. Dans ce registre, on trouve la mise en exécution des points restés en suspend depuis l’accord trouvé le 19 et 26 avril 2011 avec le gouvernement El Fassi, l’indemnisation pour les zones reculées, le nouveau grade et la signature de l’accord 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT), sont ainsi réclamées. Le retrait des mesures législatives dénoncées par les syndicats dans le cadre du dialogue sociale accompagne cette demande.
Déclinant leurs propositions en fonction des catégories professionnelles concernées, les trois syndicat plaident pour l’instauration de l’équité pour ces catégories et la demande de réparation. Objectif déclaré: l’augmentation des salaires et la réduction des écarts entre les travailleurs du secteur d’une part, et avec les autres secteurs de l’autre part.
« Comment avoir une vision de l’équité comme principe instituteur et encadrant, alors que de larges catégories du personnel se sentent délaissées ? » conditionne, pour sa part, le secrétaire générale du SNE (FDT) Reghioui Sadek.