La croissance économique devrait ralentir au premier trimestre 2019, pâtissant du repli de 0,7% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse du retour de la production des céréales vers son niveau de moyen terme, après deux années de bonnes performances, selon les dernières prévisions du Haut-commissaire au Plan (HCP).
Dans sa note de conjoncture rendue publique mercredi 24 janvier 2019, le HCP assure que l’économie nationale aurait progressé de 2,7%, au quatrième trimestre 2018, au lieu de +4,4% à la même période une année auparavant. Cette évolution aurait été attribuable à un ralentissement des activités non-agricoles, pâtissant notamment de la baisse de la valeur ajoutée minière.
En variation annuelle, la valeur ajoutée hors agriculture aurait augmenté de 2,6%, au lieu de 3,4% un an plus tôt. En revanche, la valeur ajoutée agricole aurait continué de soutenir la croissance économique, affichant un accroissement de 3,4%.
Au premier trimestre 2019, la hausse des activités hors agriculture devrait s’accélérer légèrement pour atteindre 2,9%.
Compte tenu d’une baisse anticipée de 0,7% de la valeur ajoutée agricole dans le sillage d’une production moyenne de céréales, la croissance de l’économie nationale serait de 2,5%, au lieu de +3,3% au premier trimestre 2018.
Le HCP explique que la dynamique de croissance des filières végétales hors céréales devrait se poursuivre avec une expansion de la production des agrumes, de l’olivier et des cultures fruitières et les effets des chocs conjoncturels ayant affecté la production animale à fin 2018 devraient se dissiper progressivement à partir du premier trimestre 2019.
Hors agriculture, l’activité économique évoluerait dans un contexte international marqué par la persistance des tensions commerciales, financières et politiques. La croissance du commerce mondial devrait ralentir à 3,5%, affecté par les incidences du relèvement
des barrières douanières par les Etats-Unis et la Chine. Un essoufflement de la croissance européenne est également anticipé, en raison des aléas liés à l’aboutissement des négociations sur le Brexit, ainsi qu’au climat d’attentisme qui pourrait affecter les investissements et les marchés financiers.
Par ailleurs, le resserrement de la politique monétaire américaine soutiendrait l’appréciation du dollar qui pourrait fragiliser les monnaies de certaines économies émergentes et affecter leur activité économique. Les pressions inflationnistes seraient contenues mais resteraient, toutefois, subordonnées à l’évolution des cours du pétrole sur le marché mondial prévue à 60$/baril.
Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc enregistrerait une hausse de 3,8%, en variation annuelle. Cette amélioration profiterait, notamment aux industries manufacturières dont la croissance devrait s’établir à 3 % au premier trimestre 2019. La croissance de la valeur ajoutée de la construction resterait modérée, se situant aux environs
de 1%. Quant au secteur tertiaire, sa valeur ajoutée devrait croître de 3,2%, contribuant pour environ 1,6 point à la croissance globale du PIB.
Dans l’ensemble, la valeur ajoutée hors agriculture devrait s’améliorer de 2,9% au premier trimestre 2019, au lieu de 3,4% le même trimestre de l’année qui précède. Compte tenu d’une régression de 0,7% de la valeur ajoutée agricole, la croissance économique
nationale serait de 2,5%, au premier trimestre 2019, au lieu de +3,3% la même période une année auparavant. Dans ce contexte, et dans l’attente de la publication traditionnelle du budget économique prévisionnel de janvier 2019, la croissance annuelle devrait rester aux environs de 3% en 2018, ce qui concorde avec les prévisions annoncées dans le
cadre du budget économique prévisionnel de janvier 2018.