Le secrétaire général du PAM, Hakim Benchemmach, doit bien sentir que les vents ne lui sont plus aussi favorables. En effet, la grogne au sein du parti au tracteur est en train de prendre une ampleur telle que maintenant c’est la tête du SG que ses détracteurs réclament.
Pour faire face à la fronde qui monte, et tenter d’endiguer la vague, qui à défaut de le destituer, veut au moins limiter sa marge de manœuvre, Benchemmach a convoqué pour ce samedi 5 janvier une réunion qui semble être celle de la dernière chance.
La réunion doit rassembler les bureaux politique et fédéral du parti et les membres du Comité des cinq, qui se veut un groupe de médiation et de réconciliation. Il comprend les présidents des régions de Marrakech-Safi, Ahmed Akhchichine, Casablanca-Settat, Mustapha Bakoury et de l’Oriental, Abdennabi Bioui, outre le parlementaire et membre du bureau politique Mohamed Hamouti et l’ancien député Mehdi Bensaid.
Le comité, que la direction soupçonne de nourrir des « envies d’insurrection« , a déjà tenu une réunion avec le conseil national du PAM, lors de laquelle ont été examinés les moyens de « tailler les ailes » de Benchemmach.
Il s’agit, essentiellement, et selon des sources proches du dossier, de la nomination d’Ahmed Akhchichine au poste de secrétaire général-adjoint en vue d’assurer une gestion « à deux » de la phase ante-congrès, prévu en 2020.
Les détracteurs de Benchammach veulent également lui imposer la nomination d’un comité préparatoire du congrès, piloté par Mohamed Hamouti qui sera nommé président de la commission nationale des élections, et confier l’organisation du parti à Samir Goudar.
Au centre d’une réelle polémique, qui remet en cause sa légitimité même à la tête du PAM, Benchemmach n’aura d’autre choix que de plier devant la tempête, faute de quoi, il se verrait, purement et simplement, faire l’objet d’une motion de destitution.
Un congrès extraordinaire pourrait alors être convoqué pour élire u nouveau secrétaire général.
A propos de la présidence de Benchemmach, Abdellatf Ouahbi, député et dirigeant du PAM déclarait récemment dans un entretien à Hespress que l’actuel état-major du part « ne dispose d’aucune légitimité militante ».
Et dans un message – à peine – codé, il est allé jusqu’à considérer « inconcevable qu’il y ait des visionnaires qui dirigent la lutte depuis 2007 et qu’en fin de compte, une personne ayant bouclé sa première semaine dans le parti devienne dirigeant, puis parlementaire ».
Lire aussi: Abdellatif Ouahbi : El Himma, « un homme d’Etat » et le PAM, « le parti du roi »
En tout état de cause, la réunion de ce samedi, qui doit également trancher sur le maintien (ou non) de Fatima-Zahra Mansouri à la tête du conseil national, se présente comme plus que cruciale pour l’avenir d’un parti qui se projette déjà en 2021.