L’endettement des ménages marocains a enregistré une hausse qui s’est établie à 323 milliards de dirhams au titre de l’année 2017. Cette situation est poussée par les crédits destinés à l’acquisition de biens immobiliers.
Selon les données du 5e Rapport de Stabilité Financière de Bank Al-Maghrib (BAM), la dette financière des ménages est passée de 4,2 % en 2016 à 4,4 % en 2017. Le total des crédits accordés aux particuliers par les banques et les sociétés de financement à fin 2017 s’est établi à 323 milliards de dirhams, soit 33 % du total des crédits accordés à l’ensemble des agents économiques.
En pourcentage du PIB, la dette financière des ménages s’est établie aux environs de 30 % en 2017, maintenant un taux quasi stable par rapport aux années précédentes.
De plus, selon les données du rapport, le niveau d’endettement des ménages marocains est plus élevé, comparé à celui d’autres économies émergentes, notamment l’Ouganda, la Turquie ou le Népal.
L’immobilier fait de l’ombre à la consommation
Les crédits destinés à l’acquisition de biens immobiliers sont la principale cause de la hausse de la dette financière des ménages en 2017. En effet, ils représentent une part de 64 %, alors que les 36 % restant sont représentés par les crédits à la consommation.
Profil des bénéficiaires de crédits immobiliers
Selon les données de l’enquête annuelle de BAM sur le crédit immobilier auprès des banques, les bénéficiaires des crédits immobiliers sont pour la grande part des fonctionnaires et des salariés (82 % des crédits accordés, contre 77 % en 2016). Par tranche de revenu, la proportion des particuliers dont le revenu est inférieur à 4.000 dirhams représente 32 % contre 33 % en 2016.
La part des ménages ayant un revenu situé entre 4.000 et 10.000 dirhams s’est maintenue à 38 % d’une année à l’autre. Les ménages dont le revenu est supérieur à 10.000 dirhams représentent environ 30 %. Les bénéficiaires appartiennent essentiellement à la tranche d’âge de 30 à 49 ans, avec une part de 63 %, contre 64 % une année auparavant.
Les marocains résidants plus endettés que les MRE
Par lieu de résidence, les ménages résidant au Maroc ont totalisé une dette qui s’est établie à 302 milliards de dirhams en 2017, en hausse de 4,8 % par rapport à une année auparavant (4,5 %). Pour ce qui est de la part de cette dans le PIB, elle est située à 28,7 %, un niveau qui reste stable par rapport aux années précédentes.
Du côté des MRE, les choses sont plus positives. La dette s’est élevée à 20 milliards de dirhams en 2017, en baisse de 2 % par rapport à l’année précédente. Elle représente près de 28,1 % de leurs transferts, soit un niveau en baisse comparé à celui observé au cours des deux dernières années (32,1 % en 2016 et près de 33,7 % en 2015), en relation avec la hausse significative des transferts en 2017.