Casablanca : des milliers de marcheurs contre la loi sur la transhumance pastorale

Casablanca : des milliers de marcheurs contre la loi sur la transhumance pastorale
lundi 26 novembre 2018 - 17:43

Une marée humaine a déferlé dimanche après-midi sur le centre-ville de Casablanca. La marche prévue par la Coordination Akal pour la défense des droits sur la terre et sur les richesses a revendiqué des « dizaines de milliers » de participants, venus dénoncer le pâturage illégal dans le Grand Souss. Aussi, les manifestants ont appelé à la fin du « laxisme » imposé par des pasteurs nomades venus du Sahara. Immersion.

De la place des Nations-unis à place de la Victoire, le centre historique de Casablanca était orné de drapeaux tricolores Amazighs. Et les magasins et échoppes appartenant à des familles issues du Grand Souss ont rejoint la masse des manifestants, suivis par les originaires de l’Asamer (Sud-est marocain).

Selon le comité d’organisation de la Coordination Akal pour la défense des droits sur la terre et sur les richesses, ils étaient « une dizaine de milliers » de marcheurs à déambuler dans l’une des artères principales de la capitale économique. Une marche qui fait suite à deux sit-in tenus successivement devant le Parlement à Rabat, puis devant le siège de la province de Taroudant le mois dernier.

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Au micro de Hespress FR, l’avocat, activiste et président du Parti démocratique amazigh marocain (PDAM) dissous en 2008, Ahmed Adghirni a déclaré que sa participation intervient dans le cadre de la célébration d’Ass n Wakal, la Journée de la terre dans la culture amazighe.

« Cette marche est l’expression de la colère de quiconque qui a perdu son droit à la terre ou qui a été agressé par autrui ou par des sangliers, ou dont la richesse de sa terre a été extraite. Que ce soit des terres Soulaliyate (communautaires, ndlr) ou privées », a souligné Ahmed Adghirni.

Tentant de couper court aux allégations prêtant à cette marche un caractère exclusivement amazighophone, Ahmed Adghirni considère qu’elle est « plutôt destinée aux Marocains dans leur ensemble, car elle touche principalement les personnes dont les droits sur la terre ont été arrachés quelle que soit leur langue. Et si l’initiative vient des amazighophones, c’est une forme d’expression de leur attachement à la terre, à la lutte contre l’injustice et à la réalisation de l’égalité ».

Lauréate du Prix de l’ONU pour les droits de l’Homme en 2013, Khadija Ryadi également participé à la marche de Casablanca. Elle a déclaré à Hespress que « la population qui est venue manifester a peur pour ses terres à cause du pastoralisme illégal, auxquel s’ajoute le problème d’accès à l’eau. Le contournement de ces richesses au bénéfice de parties tierces reflètent une réelle inquiétude qui va au-delà du Souss, d’où ce signe de solidarité des autres régions qui vivent une situation pareille ».

L’acteur associatif Abdallah Boutchtart estime pour sa part que cette marche nationale « résulte d’un dysfonctionnement majeur au Maroc, dû au déséquilibre politique historique et découlant de l’accord politique signé entre le Mouvement national, le Makhzen et la France en 1944« .

Pour Abdallah Boutchtart, ce processus démarré neuf ans avant l’indépendance du royaume « a entraîné de nombreux problèmes liés à la terre, principalement l’expropriation de celles-ci, vu que la réglementation appliquée dans ce domaine provient principalement de lois coloniales ».

Les manifestants ont soulevé des dizaines de slogans, condamnant, pèle-mêle, « les affronts et violations subies par les nomades établis illégalement sur des propriétés collectives ou privées« , « la pollution du sol et du sous-sol par des entreprises extractrices des mines sans respect des cahiers de charges et sans prise en compte de la Responsabilité sociale et environnementale (RSE) », « la « prolifération du sanglier et des reptiles venimeux, faisant régner un climat d’insécurité » mais aussi « l’ingérence de l’Administration des Eaux et forêts dans la gestion des ressources forestières appartenant aux populations« . Ce dernier point a fait l’objet d’un communiqué rendu public par la Coordination Akal pour la défense des droits sur la terre et sur les richesses.

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