Se faisant appeler « Sandra » sur la toile, il promettait sucreries, iPhone, photos dénudées, voire plus. Par la duperie et la menace, un Norvégien s’est rendu coupable pendant des années d’infractions sexuelles, allant jusqu’au viol, sur plusieurs centaines de garçons mineurs.
« C’est à ce jour la plus vaste affaire d’abus sexuels en Norvège« , souligne le Parquet. Le nombre de victimes est si important, 460, que les procureurs ont choisi d’en écarter un tiers de la procédure judiciaire principale pour faciliter le travail de la justice.
Sur 80 longues pages, l’acte d’accusation, dont l’AFP a reçu copie jeudi, est un interminable catalogue de crimes et délits où internet joue un rôle majeur.
L’auteur des infractions ? Un homme aujourd’hui âgé de 26 ans. Si le Parquet ne fournit que son prénom, Henrik, de simples recoupements permettent de retrouver son identité complète et de déterminer qu’il a officié comme arbitre de football.
Son mode opératoire est bien rôdé. Sous le pseudonyme de « Sandra » ou parfois de « Henriette », il se fait passer pour une jeune fille sur la toile et entre en contact avec des garçons sur divers forums et applications.
Souvent contre la promesse de contreparties (photos dénudées, rencontres sexuelles ou encore bonbons, argent, appareils électroniques…), il leur extorque des vidéos où ils se mettent en scène dans des situations à caractère sexuel ou scatologique.
Il arrive que le ton se fasse menaçant : pour obtenir toujours plus de vidéos, il menace certains de publier sur la toile celles déjà en sa possession.
Dans plusieurs cas, il se rend aussi coupable d’agressions sexuelles, ou de tentatives, lors de rencontres physiques avec ses victimes.
« Il reconnaît sa culpabilité« , a déclaré à l’AFP son avocate, Gunhild Laerum. « Mais nous devons encore examiner les bases juridiques des accusations les plus graves, celles de viol« .
La plupart des faits se sont produits de 2014 à 2016, même si certains remontent à 2011. Les plus jeunes victimes n’avaient alors guère plus de dix ans.