Education : Un dialogue prévu avant Ramadan, l'accord du 14 janvier toujours rejeté

Education : Un dialogue prévu avant Ramadan, l'accord du 14 janvier toujours rejeté
mardi 14 mars 2023 - 16:48

Dans les prochain jours, un nouveau cycle de dialogue sectoriel réunira les syndicats de l’éducation au ministère de l’Éducation nationale, afin d’étudier le bien-fondé de l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation les plus représentatifs le 14 janvier 2023. Ledit accord porte statut unifié pour tous les fonctionnaires du secteur, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme de l’école publique 2022/2026.

Dans ce contexte, une source syndicale a confié à Hespress que le prochain round de dialogue aura lieu avant le mois de Ramadan, prévu le 23 mars, afin de s’arrêter sur les modalités de mise en œuvre de l’accord du 14 janvier, signé entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs du secteur (UMT, CDT, UGTM, FDT), et discuter ainsi des détails du nouveau statut unifié des fonctionnaires de l’éducation nationale.

Par ailleurs, plusieurs mouvements au sein de l’éducation nationale ont dénoncé la signature de cet accord qui ne répond pas, selon eux, à leurs revendications, ni au contexte de congestion que connait le secteur actuellement. Parmi ces revendications figurent notamment l’amélioration des conditions de travail des employés du secteur, l’intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique, la résolution du dossier des enseignants dits de la cellule 9, ou encore l’augmentation des salaires.

Joint à cet effet par Hespress Fr, Abdellah Ghmimat, secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), a d’abord souligné que la FNE n’a pas signé l’accord du 14 janvier 2023, et ce pour plusieurs considérations.

« La FNE a exprimé son adhésion lors de l’accord préliminaire du 18 janvier 2022, signé entre le gouvernement et les syndicats, en étant convaincue qu’il faut faire avancer les choses et interagir avec les initiatives positives dans l’espoir de sortir les employés du secteur de cette impasse. Mais, malheureusement, un an après cet accord, 90% des points convenus n’ont pas été mis en œuvre« , affirme le syndicaliste.

Après des discussions ayant duré près d’un an, sans pour autant trancher sur les problématiques du secteur, un énième accord est signé, celui du 14 janvier 2023. Selon notre interlocuteur, les points de discorde ont ainsi été soumis lors de la première réunion avec le ministre de l’éducation, Chakib Benmoussa.

Mais le MEN a campé sur ses positions, souligne Abdellah Ghmimat, « malgré la situation catastrophique que traversent les employés du secteur, et la nécessité d’améliorer leurs conditions de travail, mais aussi leurs conditions sociales« .

«  Au début, les syndicats s’accrochaient aux positions communes diffusées par la Coordination syndicale, tandis que le MEN campait sur sa position. Mais au final, il y a ceux qui ont choisi de signer l’accord du 14 janvier, d’autres non. Nous étions parmi les syndicats qui n’ont pas signé ni assisté à la réunion, vu qu’on n’a été invité que la veille de la réunion à 22h30. Partant du fait que l’on a sous-estimé le rôle des syndicats, nous avons donc décidé de boycotter la réunion« , nous confie le syndicaliste.

Une panoplie d’accords, la plupart non mis en œuvre

Par ailleurs, le SG de la FNE précise que l’accord du 14 janvier, ne comprend même pas l’augmentation des salaires promise par le gouvernement, et qui représentait l’une des revendications phares des employés du secteur au vu du contexte actuel de crise en raison de la hausse des prix et de l’inflation, au moment, avance-t-il, où d’autres secteurs ont profité de cette augmentation.

La FNE a également refusé d’assister et de signer l’accord en raison de l’absence de plusieurs dossiers revendicatifs qui ont été discutés et soumis au ministre Chakib Benmoussa lors de sa première réunion avec les syndicats.

« Le MEN a apporté quelques solutions à certains dossiers. Mais ces solutions ont été considérées comme injustes envers les femmes et les hommes de l’éducation nationale. Il y a aussi le point concernant le statut unifié. Le gouvernement néglige totalement la revendication concernant l’intégration des enseignants et des cadres dits contractuels dans la fonction publique. D’ailleurs, c’est l’un des points fondamentaux du mouvement syndical et des concernés« , a-t-il insisté.

Aussi, le syndicaliste estime que le dialogue concernant le statut unifié qui a eu lieu au sein de la Commission technique avec les représentants du ministère, a adopté une orientation, dans sa majorité, de la Banque mondiale.

« Il n’y a pas eu d’accord. Il n’y a eux que des présentations faites par les représentants du MEN, qui dans la majorité des axes discutés, n’ont pas connu d’accord ou de consensus. Pour nous, au sein de la FNE, les références du statut unifié actuel, sont le programme gouvernemental, le nouveau modèle de développement et la feuille de route. Ces trois références se basent sur une autre référence essentielle qui est le mémorandum économique du Maroc à l’horizon 2040, et qui est un document de la Banque mondiale, qui cherche à forcer une certaine orientation dans le secteur de l’éducation et autres secteurs de la fonction publique, à savoir démanteler cette dernière et privatiser l’éducation« , estime le syndicaliste.

Il a du reste rappelé le mouvement de protestation de plusieurs catégories du secteur qui ont dénoncé l’accord du 14 janvier, notamment les enseignants contractuels, qui ont boycotté l’intégration des notes dans la plateforme Massar, ainsi que la protestation des enseignants de la cellule 9. Face à ces protestations, le gouvernement a opté pour une approche restrictive, en s’attaquant aux enseignants grévistes à travers les arrêts de travail, les conseils disciplinaires, les retenus sur salaire etc, a-t-il déploré.

Pour Abdellah Ghmimat, plusieurs accords ont été signés durant cette dernière décennie et n’ont pas été mis en œuvre, citant à titre d’exemple l’accord du 26 avril 2011 dont plusieurs points n’ont jamais été exécutés, se demandant si le but est de signer des accords ou de résoudre les problèmes en suspens.

« Si l’on veut régler les problèmes, le gouvernement devait se montrer sage, en mettant en œuvre l’accord du 18 janvier 2022 et les autres accords, pour donner une confiance en son discours de réforme et de l’Etat social. Mais le but de ces accords est de montrer que le gouvernement a pu conclure un accord avec le secteur de l’enseignement et un autre avec le secteur de la santé et la liste est longue,  et donc, défendre son bilan, que nous considérons d’ailleurs très négatif dans le secteur de l’éducation nationale vu qu’il n’y a pas d’avancées dans la résolution des dossiers, il n’y a pas d’amélioration du revenu, du rendement du secteur, ou encore de l’image du secteur et de l’enseignant(e) auprès de la société, en se penchant sur sa situation sociale et économique« , soutient le syndicaliste.

Et de conclure :  » On considère au sein de la FNE, que la prestation du ministère de tutelle et du gouvernement actuel, est similaire aux prédécesseurs. Il n’y a aucune amélioration ou une valeur ajoutée que nous pouvons considérer comme positive« .

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