Qui est Amira Bouraoui qui a mis le feu aux poudres entre Paris et Alger?

Qui est Amira Bouraoui qui a mis le feu aux poudres entre Paris et Alger?
mercredi 8 février 2023 - 23:17

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a décidé ce mercredi de rappeler « pour consultations » son ambassadeur en France, à la suite de « l’exfiltration », lundi soir via la Tunisie, de la militante et journaliste Amira Bouraoui.

Un communiqué de la présidence algérienne a souligné que l’Algérie a, par le biais d’une note officielle, « protesté fermement contre l’exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne » vers la France, et partant, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné « le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat ».

Une note du ministère algérien des Affaires étrangères cette fois-ci, avait à cet égard exprimé mercredi à l’ambassade de France « la ferme condamnation par l’Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français ».

Mais qui est Amira Bouraoui qui a révélé au grand jour la tension latente dans les relations entre Pars et Alger, qui faisaient pourtant tout pour faire croire à une lune de miel continue.

Cependant, dans une relation faite de cachotteries et de coups bas, nourrie par les intérêts individuels et non communs, un tel scenario était attendu, tellement la confiance n’avait pas sa place dans ces liens bâtis sur l’hypocrisie et la fourberie.

Paris n’a, en effet, jamais fait grand cas de l’Algérie qui n’était pas plus qu’un fournisseur de gaz en ces temps difficiles de guerre et d’inflation.

La France qui n’a jamais reconnu les crimes commis contre les Algériens en temps de colonialisme et a toujours refusé de s’en excuser, n’allait pas laisser une Française, même à moitié, entre les mains d’une junte qu’elle connait bien et sait de quoi elle est capable.

La militante politique et journaliste Amira Bouraoui, une Franco-algérienne, était connue et pistée par les services algériens.

Très engagée depuis 2014 dans le mouvement +Barakat+ qui fait campagne contre le quatrième mandat du président défunt, Abdelaziz Bouteflika, elle a tenté plusieurs fois de quitter l’Algérie ces derniers mois pour rendre visite à son fils établi en France, mais en vain.

Elle avait été interpellée vendredi par la police tunisienne alors qu’elle cherchait à prendre un avion pour la France. Une juge l’avait remise en liberté lundi mais elle avait ensuite été emmenée par des policiers tunisiens avant d’obtenir la protection du consulat français à Tunis, évitant ainsi une expulsion vers l’Algérie. Elle a finalement pu embarquer lundi soir sur un vol à destination de la France.

Pour la diplomatie algérienne, les personnes qui ont aidé et exfiltré Amira Bouraoui, « ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne ».

Dans sa note officielle, l’Algérie a rejeté ce développement « inadmissible et inqualifiable » qui cause « un grand dommage » aux relations algéro-françaises.

Selon son avocat français, Me François Zimeray, la militante a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement et de séquestration de la part de certaines autorités dépositaires de la force publique en Tunisie.

« Ma cliente a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement et de séquestration de la part de certaines autorités dépositaires de la force publique en Tunisie, à la demande des autorités algériennes », a souligné l’avocat, également ancien ambassadeur de France au Danemark.

Et d’ajouter: « J’ai fait savoir que je n’hésiterais pas à déposer une plainte au parquet de Paris pour enlèvement-séquestration si elle n’était pas immédiatement libérée sachant que, en droit français, la détention arbitraire commise par un agent dépositaire de la force publique est un crime. Et que lorsque ce crime est commis à l’étranger sur un citoyen français, les tribunaux français sont compétents ».

Il a de même indiqué que « le Quai d’Orsay est très mobilisé et c’est bien! ».

In fine, si cette affaire a révélé certaines choses, ce sera certainement et en premier lieu « la totale soumission tunisienne » aux desiderata d’Alger, pour faire de la Tunisie de Kais Saïd, un arrondissement algérien aux ordres du palais Mouradia.

Est également claire l’étendue de l’ingérence française dans les affaires intérieures tunisiennes, jusqu’au point de soustraire une citoyenne à la justice d’un « pays souverain » pour la simple raison qu’elle détient la nationalité française.

On pourrait aussi évoquer la tyrannie et l’arbitraire du régime kaki, érigés en mode de gouvernance, ou encore la totale obédience de l’Algérie à la France d’Emmanuel Macron, mais cela est un secret de polichinelle.

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