Comment l'Algérie fait ses emplettes d'armes offensives et déstabilisatrices en France

Comment l'Algérie fait ses emplettes d'armes offensives et déstabilisatrices en France
dimanche 29 janvier 2023 - 18:04

C’est un secret de polichinelle, l’Algérie a consacré pour l’exercice actuel de 2023, un budget explosif de 23,02 milliards de dollars pour l’armée dont la majeure partie servira à l’achat d’armes. Une fois n’est pas coutume, ce ne sera pas la Russie, son allié traditionnel et armurier principal qui lui fournit la quasi-totalité de ses armes, qui devrait profiter en exclusivité de ce fameux pactole, plus du double que son budget en 2022.

En effet, bien des lorgneurs de « parts » de ce marché gigantesque, si l’on peut dire ainsi, se tiennent prêts à y mordre à pleines dents, à l’instar de la France chez qui l’on perçoit des signes évidents d’accointances inquiétantes.

Les caporaux d’Alger visent aussi l’Italie avec qui ils ont conclu un accord gazier inédit ou encore l’Allemagne et voudraient obtenir en contre partie de leurs achats, un soutien au niveau des instances internationales pour couvrir leurs (futures) bavures. Aussi, à travers un faisceau de questionnements et d’hypothèses, on peut s’interroger à quel jeu trouble s’adonne encore l’Algérie, à l’encontre du Royaume, bien sûr. 

Il est vrai qu’entre Etats et contrairement aux usages de la diplomatie, il n’existe guère de liens d’amitié ou de fraternité. Les Etats ont le plus souvent des intérêts communs qui constituent la matrice de leur relation bilatérale. Et c’est pourquoi la France et l’Algérie respectivement ancien pays colonisateur et ancien pays colonisé, en dépit des nombreuses questions qui les divisent, font actuellement preuve d’un real politik, comme jamais auparavant, pour défendre leurs intérêts communs qu’ils soient géostratégiques, d’ordre énergétique ou commerciaux… 

Alger dans un revirement spectaculaire pour ne pas dire radical dans sa conception, politique, idéologique et dans sa stratégie internationale d’alliances s’est démarquée de Moscou, avec une transformation des agendas complète, comme la visite dernièrement du général en couches Chengriha à Paris, des manœuvres suspendues avec la Russie de peur de figurer sur la liste des pays soutenant la guerre en Ukraine. Autant de signes qui sont précurseurs et manifeste d’une fuite en avant à Alger et d’intentions belliqueuses envers le Maroc qui constitue un grave danger pour la stabilité de la région du Maghreb.

Le capo d’Alger qui en réalité tient le pays d’une main de fer le pays en tant que chef de l’état-major algérien, Chengriha, s’est rendu en début de semaine à Paris, où il a tenu des réunions au plus haut niveau, dont avec le président français Emmanuel Macron, pour mieux rapprocher l’Algérie de son ancien colonisateur en vue d’achat d’armes offensives par l’Algérie comme des avions de chasse le Rafale, le blindé AMX, les fusées « Crotale » et « Aster », la défense anti-aérienne SAMP-T de fabrication franco-italienne…

Naguère, héritière d’un passé anticolonial révolutionnaire, d’un anti-impérialisme tenace et d’un nationalisme qui a abrité les mouvements de « libération nationale » et autres mouvements aussi révolutionnaires que marxistes en Asie, en Afrique et en Amérique latine, l’Algérie se tourne aujourd’hui vers le capitalisme conjoncturel, en oubliant le temps de quelques livraisons d’armes, sa hargne contre la France qu’elle a tant dénigrée et considérée publiquement comme son ennemie.

Ce changement historique on trouve ses racines dans la dépendance absolue à l’exportation d’hydrocarbures comme source des actifs financiers de l’Algérie ainsi que son marché d’acheteurs de richesse à plus de 80 % dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), menés par les Etats-Unis, la France, l’Italie, l’Allemagne et le Japon. C’est là, tout le paradoxe de l’Algérie qui depuis son Indépendance en 1962, jongle dangereusement avec des liens économiques et financiers avec l’Europe et les Etats-Unis, et ses relations politiques et militaires avec l’ex URSS, puis la Russie, et la Chine. 

Hespress Fr a sollicité le spécialiste du Maghreb en général et de l’Algérie en particulier, Mohamed Talib, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) pour expliquer ce dangereux rapprochement entre la France et l’Algérie.

Ce rapprochement rapide et soudain qui s’est également manifesté cette semaine, outre la réception de Said Chengriha par Emmanuel Macron, par le déplacement à Alger de la secrétaire générale du Quai d’Orsay, Anne-Marie Descôtes, conduisant une délégation d’une vingtaine de hauts fonctionnaires français.

Et une rencontre cette fois à Paris, entre le secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères et son homologue algérien, Amar Belani, un homme qui a réussi à se hisser à des postes de responsabilités en Algérie uniquement grâce à son acrimonie et ses propos virulents envers le Maroc. 

La France et l’Algérie préparent la prochaine visite officielle du président algérien Abdelmadjid Tebboune prévue dans 3 mois qui servira à faire des annonces et forcer un deuxième mandat présidentiel pour le chef d’Etat algérien (déjà illégitime) en 2024 sous la bénédiction de la France.

Sur le plan militaire, le président algérien, bien qu’il soit nommé sur le papier le Chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale, ne détient aucun pouvoir militaire. La preuve en est que c’est Said Chengriha qui est allé négocier en face à face les contrats militaires avec Emmanuel Macron.

« La position de la France s’éclaircit de plus en plus », a déclaré à Hespress FR, Mohamed Talib. « C’est l’escalade en dépit de la visite de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna et de ce que peut bien vouloir dire la diplomatie française ». Et de poursuivre, « l’éloignement de la France du Maroc se fait de plus en plus sentir et le rapprochement entre la France et l’Algérie est des plus évidents ».  

Mohamed Talib étayera cela en disant, « la France n’arrive pas à réaliser que le Royaume est en train de se positionner sur l’échiquier international d’une manière indépendante. Par ailleurs, sur le continent africain, la percée du Maroc sur le plan économique, sur le plan politique, est on ne peut plus évidente. Forcément cela ne plaît pas à la France parce que cela bouscule ses intérêts en Afrique. Entre la France et l’Algérie c’est une question de gaz ni plus ni moins quitte à en sacrifier un allié historique, le Maroc en l’occurrence ».  

D’un autre côté, expliquera Mohamed Talib, « l’Exécutif français tient, au regard de la conjoncture régionale, à sa part du gâteau algérien (ventes d’armes) au regard du pactole consacré et déclaré par Alger. La France voulant en cela profiter des relations de plus en plus froides de l’Algérie avec la Russie, d’autant plus que beaucoup de pays africains lui tournent le dos préférant faire leurs emplettes militaires ailleurs que dans l’Hexagone ».  

L’Algérie, ajoute notre interlocuteur, « semble être arrivée à la conclusion que la Russie n’est pas un cheval gagnant, dans le conflit en Ukraine. Aussi au regard de cette éventualité elle se démarque de la Russie tentant de se rapprocher de l’Otan quitte là aussi à perdre son parrain qui le fournit militairement et à l’occasion mettre à son profit le marché gazier européen que détient Moscou ».  

La Russie, comprenant le jeu de l’Algérie ne tarderait pas à réagir en 2023, même si Alger continue à se fournir en armes chez elle.

Fait marquant de la visite de Chengriha à Paris, passé sous silence mais qui représente tellement de symbolique pour les deux pays, « c’est le cadeau de la France à Chengriha qui en fut tout heureux de le recevoir. Il lui a été offert un casque militaire symbole de la puissance française, celle-là même, qui a exterminé plus de cinq millions de martyrs algériens », une attention qui prouve la posture de tête baissée des généraux algériens envers le pays qu’ils « haïssent » tant.

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