Des rencontres à satisfecit entre Bourita et Albares à Fès et Barcelone

Des rencontres à satisfecit entre Bourita et Albares à Fès et Barcelone
jeudi 24 novembre 2022 - 16:31

Pour ceux que taraudait la question si les MAE du Maroc et de l’Algérie seraient présents ou non à Barcelone au 7ème Forum régional de l’Union pour la Méditerranée (UpM), c’est à moitié dévoilé.

En effet, s’il n’a été pipé mot sur le sieur Ramtane Lamrara, en revanche, le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, était bel et bien présent et l’a d’ailleurs brillamment attesté à travers son rendez-vous d’avant évènement (petit-déjeuner) avec son homologue, José Manuel Albares.

Il s’en est même suivi un point de presse à l’issue de cette réunion de travail, si l’on peut dire, en marge des travaux du Forum régional de UpM. C’est la troisième fois que les deux hommes se rencontrent en moins d’une semaine entre Fès et Barcelone. C’est dire si la Réunion de haut niveau (RHN) entre le Maroc et l’Espagne a été soigneusement préparée. Les deux parties se sont montrées « totalement satisfaitese si l’on s’en tient aux dires des deux Chefs de la diplomatie marocaine et espagnole, Nasser Bourita et José Manuel Albares.

D’ailleurs, il aurait été fortement question de la RNH au regard d’une seconde lecture des déclarations des deux ministres. « Aujourd’hui, nous avons évoqué la mise en œuvre de la feuille de route bilatérale et nous avons exprimé notre satisfaction complète quant à la mise en œuvre de toutes ses dispositions et de l’ensemble des engagements. C’était également l’opportunité de mettre le point sur les avancées réalisées dans la mise en œuvre de cette feuille de route et d’examiner les moyens à même d’accélérer son exécution », a indiqué Nasser Bourita.

José Manuel Albares dira pour sa part: « J’ai profité du petit déjeuner de travail d’aujourd’hui avec Nasser Bourita pour continuer à avancer sur la feuille de route hispano-marocaine, qui se réalise point par point. Nous avons tracé les ordres du jour, afin que la réunion de haut niveau puisse se tenir le plus tôt possible et nous avons une visibilité pour fin janvier, début février ».

Un autre sujet à brûle-pourpoint, a été abordé, celui de la coopération bilatérale en matière migratoire. « Notre coopération est l’unique succes story de la coopération dans la lutte contre la migration illégale dans la région méditerranéenne« , a relevé à ce propos Nasser Bourita, assurant que Rabat et Madrid mènent cette coopération « en tant que deux pays responsables, prenant en considération une approche ferme en matière migratoire, en développant la migration légale, en protégeant les migrants et en luttant contre les réseaux de passeurs ».

Selon le ministre, « cette coopération a beaucoup apporté non seulement à la sécurité du Maroc et de l’Espagne, mais aussi à l’ensemble de la région« .

« Ce modèle doit être renforcé et promu. Au niveau mondial, il y a un consensus sur le fait que ce que le Maroc et l’Espagne font, de façon coopérative et constructive, est un exemple à suivre », a ajouté Bourita.

Pour sa part, le ministre espagnol s’est contenté de chiffres, déclarant en ce sens: « Nous voyons comment la migration irrégulière qui vient d’Afrique, et dont le pays de transit est le Maroc, a déjà été réduite de 20%« .

Et dans sa lancée José Manuel Albares est passé aux relations commerciales entre les deux pays; notant à cet égard: « Nos échanges commerciaux ont augmenté de 30%. Les exportations espagnoles dépassent déjà les 7 milliards d’euros. Des chiffres qui seront sans doute plus élevés en fin d’année ».

La conjoncture mondiale complexe et compliquée n’a pas été en reste. Le ministre espagnol a, en ce sens, estimé qu’« il est aujourd’hui plus important que jamais, dans ce contexte international complexe et troublé, que tous les pays de la Méditerranée œuvrent pour un agenda commun de paix, de prospérité et de stabilité« .

Dans le même ordre d’idées, Nasser Bourita a souligné que « les crises qui affectent la région méditerranéenne exigent des réponses structurelles sur la base d’une approche opérationnelle. Les crises qui touchent la Méditerranée sont structurelles, pas passagères. Elles nous imposent de répondre sur le même registre : à travers une vision à long terme et une approche opérationnelle dans l’immédiat« .

Il a, ainsi, appelé les pays membres de l’UpM à « +baliser le chemin+ afin de réaffirmer l’attachement à l’objectif programmatique d’une zone de stabilité et de prospérité partagées« .

Le ministre a également mis l’accent sur la nécessité « d’agir sur les politiques, anticiper plus, créer davantage de cohérence d’ensemble et d’actions vectorielles sur le long terme ».

Avant de conclure sur une note optimiste: « Une Méditerranée de la sécurité est possible, une Méditerranée du transport maritime est possible ; et bien entendu une Méditerranée de la libre circulation des personnes est possible.

Cet évènement, rappelle-t-on, réunit les ministres des Affaires étrangères des 42 États membres. Il est co-présidé par Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne et Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et Ayman Safadi, ministre des Affaires étrangères du Royaume de Jordanie.

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