Eau potable : Des restrictions de Berrechid aux accords avec Israël

Eau potable : Des restrictions de Berrechid aux accords avec Israël
jeudi 24 novembre 2022 - 10:48

A Berrechid dans de nombreux quartiers de la ville, cela fait quelques jours que les habitants souffrent, un peu plus que d’autres, des restrictions drastiques face à la rareté de l’eau d’où une vague de ressentiment et de grogne.

Cette situation symptomatique d’une éventuelle pénurie d’eau douce que pourrait vivre très prochainement le Royaume tant que le ciel restera moins clément, se reflète dans leur lot quotidien à travers des interruptions parfois même sans préavis ainsi que le faible débit dû à la pression.

C’est un véritable problème de fond qui risque de tourner en drame. Mais ce n’est pas propre qu’à la seule ville de Berrechid, d’autres régions du Royaume vivent semblables situations face au stress hydrique. Cela inquiète certaines populations et plus particulièrement au Sud. C’est que la sécheresse de ces dernières années a sensibilisé la population à la rareté de l’eau. Au niveau des zones rurales, deux millions de citoyens ont été approvisionnés en eau potable grâce à des camions citernes.

A Tata face à une nappe phréatique asséchée, la population voit du mauvais œil la culture de la pastèque réputée hydrivore, et qui n’a pas été limitée conformément aux dernières directives pour faire face à la sécheresse de ces derniers mois. Plusieurs terres dédiées à cette culture auraient même été aménagées, d’où l’hostilité des habitants de Tata à la pastèque, notamment en raison de l’installation de nouveaux investisseurs en la matière dans la province.

Cela a augmenté la crainte des habitants qui ont déjà fort à faire avec la situation hydrique de leur région déjà assez critique et qui ne semble pas vouloir s’améliorer avec le risque de s’accentuer dans les prochaines années.

En effet, si l’on se fie au World Resources Institute (WRI), notre pays devrait atteindre un niveau de stress hydrique extrêmement élevé à l’horizon 2040. Ce stress hydrique « se conjugue » dans l’état d’une région lorsque sa demande en eau dépasse ses ressources disponibles. On estime alors son stress hydrique lorsqu’elle passe sous la barre symbolique des 1.000 mètres cubes d’eau douce par habitant sur une période d’un an.

Selon l’ONU, le Maroc est déjà considéré en stress hydrique avec seulement 500 mètres cubes d’eau douce par habitant et par an, contre 2.500 mètres cubes en 1960 lorsque le Royaume ne comptait qu’une douzaine de millions d’habitants.

Des dires que le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka a confirmés lors de l’ardu exercice des questions orales à la Chambre des représentants, en réponse à aux députés qui l’interrogeaient sur l’eau. Barak a alerté l’opinion publique quant à la question de l’eau, affirmant que « le volume des ressources hydriques au Maroc risque de baisser davantage. » Le Royaume passe du stress hydrique à la rareté de l’eau à cause des changements climatiques. Selon les prévisions au niveau international, cette baisse devrait osciller entre 20 et 30% d’ici 2050″, a-t-il dit. « Le Maroc est à deux doigts de la rareté de l’eau », a insisté le ministre.

Par ailleurs, Nizar Baraka, a assuré que la feuille de route royale est scrupuleusement suivie, constituant en cela « la ligne de conduite des actions du ministère de l’Equipement et de l’Eau« . Il a évoqué la forte impulsion gouvernementale pour « l’achèvement des projets de stations de dessalement d’eau de la mer « , et ce « à travers l’accélération du programme de barrages et la construction de 129 nouveaux barrages collinaires et petits barrages dans les différentes régions du Maroc ».

Les travaux de construction sont programmés pour 2022 – 2024, outre ceux des stations de dessalement d’eau de mer à Dakhla, Casablanca, Safi et à El Jadida qui ont déjà démarré, avec une petite pensée pour la région de l’Est qui ne sera aucunement occultée, dans l’affaire a indiqué en outre le ministre.

Dans cette histoire d’eau, il est également question d’autres projets. Lors de l’évènement Global Investment Forum 2022 qui s’est déroulé à Marrakech, un protocole d’accord entre Israël et le Maroc permettant une collaboration dans les domaines de l’eau potable et de l’assainissement liquide, a été signé entre le directeur général de l’Office national marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE),  Abderrahim El Hafidi et le président de Mekorot la compagnie nationale des eaux israélienne Yitzhak Aharonovitz.

L’accord, permettra de promouvoir des activités de coopération conjointes dans les domaines du dessalement de l’eau de mer, de l’amélioration des performances, de l’assainissement de l’eau, de la gestion des systèmes numériques, de la R&D et innovation.

Salma Bougarrani, co-fondatrice et PDG de Green Watch, une organisation marocaine dédié au développement et à la promotion de solutions d’assainissement de l’eau accessibles dans tout le pays, présente à Marrakech, a lancé cette mise en garde: « Nous avons plus de 32.000 villages au Maroc sans accès à un assainissement sûr, et plus de 14 millions de personnes dans le pays versent toujours leurs eaux usées directement dans les rivières ».

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