Les Assemblées annuelles des Conseils des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale (BM) ont repris leur cours normal et se tiennent cette année à Washington DC aux Etats-Unis, du 10 au 16 octobre 2022. Reportées d’une année à cause du Covid, les Assemblées annuelles 2023 du Groupe de la BM et du FMI auront lieu du 13 au 15 octobre 2023 au Maroc, à Marrakech.
Les Assemblées annuelles Banque mondiale/FMI se tiennent pendant deux années consécutives au siège du Groupe de la Banque mondiale et du FMI à Washington DC, Etats-Unis, et tous les trois ans dans un autre pays membre. Ce cycle a été perturbé par la pandémie de Covid-19, les Assemblées annuelles se sont tenues virtuellement en 2020 et 2021.
Les Assemblées annuelles sont l’occasion de réunir des acteurs d’horizons divers — dirigeants du secteur public (banques centrales, ministères des Finances et du Développement, parlementaires) et du secteur privé, représentants d’organisations de la société civile, experts issus des milieux universitaires — autour des grands dossiers mondiaux : conjoncture économique mondiale, lutte contre la pauvreté, développement économique, efficacité de l’aide, etc. Cet événement donne également lieu à toute une série de manifestations (séminaires, zooms régionaux, conférences de presse…) autour de sujets liés à l’économie mondiale, au développement international et au système financier.
Cela étant, en cette édition 2022, jamais les Assemblées générales du FMI et de la BM se sont déroulées sous le spectre du “pire reste à venir“ et des termes comme récession ou tout au moins le sentiment de l’être, même pour les grandes économies de la planète, paraissent tout à fait d’appoint pour décrire une situation planétaire toute d’incertitudes économiques et de tensions géopolitiques. La crise énergétique et alimentaire, due la guerre en Ukraine, l’inflation et des taux d’intérêt n’épargnent guère les pays et principalement ceux vulnérables.
Signe annonciateur d’un climat de plus en plus tendu, les encours de prêt incessants. David Malpass, le président de la Banque mondiale, qualifie la situation d’un risque très envisageable « d’une cinquième vague de crise de la dette». Auparavant, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, alertait dans cette perspective. Elle indiquait qu’« un quart des pays émergents et jusqu’à 60 % des Etats les plus pauvres pourraient y être confrontés ». La patronne du FMI a pointé la réalité du terrain, de pays aux abois qui frappent à la porte du FMI, comme la Zambie et le Ghana, mais aussi le Liban, le Pakistan, le Sri Lanka, la Tunisie, l’Ethiopie…
Pour nous autres au Maroc, on devrait connaître une croissance de 0,8 % cette année et 3,1 % en 2023. Le PIB devrait rebondir à 3,4 % en 2027, selon les prévisions du FMI publiées mardi dans sa dernière mise à jour des perspectives de l’économie mondiale, en marge de ces Assemblées annuelles. Il est question également d’inflation qui devrait, grimper à 6,2 % en 2022 avant de chuter à 4,1 % au cours de l’exercice prochain. Il est prévu dans le document que le solde du compte courant du Royaume va s’établir à -4,3 % en 2022 puis à -4,1 % l’année suivante.
Sur l’ensemble de 2023, quand le FMI se transforme en “Madame Soleil “ il voit pour cause “de qui n’avance pas recule “ la stagnation, des trois plus grandes économies du monde, USA, UE et Chine. Le Fonds est sans pitié pour deux grands pays européens, l’Allemagne et l’Italie en l’occurrence et leur prévoit de belles perspectives de récession. Ce qui ne sera pas le cas pour le Royaume-Uni que d’aucuns, comme l’agence de notation financière Fitch, le voyaient y baigner en 2023.
Le FMI par contre, refrène ses ardeurs quant à la Russie, pour laquelle il annonçait en juillet une chute de PIB de 3,5 %. Le Fonds revoit à la baisse ses prévisions et prévoit qu’elle va subir une contraction limitée à – 2,3 % en 2023, grâce à la résistance de ses exportations de pétrole et de sa demande interne. In fine, même si cela ne se traduit pas dans leurs taux de croissance, les pays les moins développés qui résistent, devraient souffrir énormément sachant en cela qu’ils font face à la force du dollar. Ce qui alimente inflation et la fuite des capitaux, nous apprend le FMI.
