Projet d’enlèvement d'un ministre belge, la Mocro Mafia dans le viseur  

jeudi 6 octobre 2022 - 08:40

Les autorités ne confirment pas l’information, mais le ministre belge de la Justice, Vincent van Quekenborn aurait quitté sa « safe house » avant le week-end dernier, tout en demeurant sous très haute protection. En effet, le ministre et les autorités judiciaires du plat pays, cela ne fait aucun doute, vivent des jours difficiles.

L’affaire, Vincent van Quekenborn est confronté à une mafia néerlandaise de la drogue qui est bel et bien derrière un projet de son enlèvement. C’est le gang « Mocro Mafia », qui est dirigé par des Néerlandais d’origine marocaine qui est derrière ce projet qui, à priori, aurait foiré. La police fédérale belge qui a affecté des équipes à la garde du ministre de la Justice aurait réussi à mettre la main sur quatre présumés accusés, aidée en cela par la police néerlandaise à l’origine de leur arrestation.

Cela étant, en attendant les verdicts et la preuve de ce dont les appréhendés sont accusés, le ministre de la Justice belge ainsi que sa femme et ses deux enfants, âgés de 3 et 6 ans sont pour ainsi dire, assignés à résidence pour éviter tout dérapage qui pourrait permettre à d’autres membres du gang Macro Mafia de les atteindre. Pour les autorités belges, les menaces sont claires, et proviennent de ce gang aux Pays-Bas dirigé par des Marocains. Le gang, dont quatre hommes pour cette affaire sont sous les verrous aux Pays-Bas, est dirigé effectivement par des membres d’origine marocaine, dont la célèbre légende du crime organisé, Ridouan Taghi. D’ailleurs, un tribunal d’Amsterdam devra statuer, dans un délai de soixante jours, sur la demande d’extradition formulée par la Belgique.

Ce dernier, né le 20 décembre 1977 à Bni Selmane (Chefchaouen), est un mafieux néerlandais d’origine marocaine surnommé « Malik al mout » ou le roi de la mort, et dirige cette organisation de la Mocro Maffia non moins célèbre pour ses œuvres macabres. Taghi est spécialisé dans la formation de groupes criminels et de trafic de cocaïne à l’international. Dans les prétentions du gang Macro Mafia, il y avait la princesse Katrina Amalia, princesse héritière des Pays-Bas, mais en vain.

Le gang toucherait là à une icône du peuple néerlandais. Pour en revenir au ministre belge de la Justice qui a survécu à une tentative d’enlèvement menée par des membres du même gang, tout a commencé le dans la soirée du 22 septembre, quand une patrouille de police a fouillé une voiture immatriculée aux Pays-Bas à Courtrai, la ville dans laquelle Vincent van Quekenborn vit et dont il est le maire depuis 2013. Elle l’a alerté sur un possible enlèvement.

Les trois occupants de la voiture connus de la justice néerlandaise – l’un a déjà été condamné pour tentative d’enlèvement – ont été laissés libres de partir par la police belge. Cependant, leur identité a été notée et ils seront arrêtés la nuit suivante aux Pays-Bas. Entre-temps, la police belge avait trouvé dans une seconde voiture, abandonnée à la hâte à 100 mètres de la maison du ministre, devant une porte de garage, des armes lourdes, des menottes et des bidons d’essence sans doute pour incendier la voiture après son enlèvement. Un complice du trio sera arrêté le 25 septembre, également aux Pays-Bas.

Depuis, la sécurité a été renforcée autour du ministre concerné, et certaines des activités programmées mises en veilleuse au cours des prochains jours. Ridouan Taghi, considéré comme l’homme le plus dangereux des Pays-Bas, véritable instigateur du crime du café « La Crème » au cœur de Marrakech, a des liens étroits avec des groupes armés connus dans le trafic international de drogue. Il est poursuivi pour de nombreux meurtres, contrebande et blanchiment d’argent.

Les autorités néerlandaises avaient émis un mandat de recherche international à son encontre. Il avait été arrêté à Dubaï en décembre 2019 à la suite d’une descente de la police émiratie dans sa villa. Interpol avait émis un avis “Red Corner“ pour Ridouan Taghi et offrait une récompense de 100 000 euros à toute personne fournissant des informations sur ses allées et venues. Le criminel continue, cependant, du fond de sa cellule de diriger son gang.

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