La Chambre Criminelle de la Cour d’appel de Rabat a condamné, mardi, Mohamed Amar, l’ex-ambassadeur du Maroc à Madagascar et doyen du corps diplomatique à une peine de deux ans de prison pour détournement de fonds.
Cette affaire remonte à 2016, lorsque le ministère des Affaires étrangères marocain a mandaté une mission d’inspection à son ambassade à Antananarivo.
Le ministère avait indiqué dans un communiqué à l’époque que cette mission « fait suite à des informations recoupées selon lesquelles l’ancien ambassadeur à Madagascar aurait procédé notamment à des détournements de fonds à l’occasion d’opérations humanitaires décidées en faveur du peuple malgache ».
Il était soupçonné d’avoir extorqué une somme totale de 5,6 millions de dirhams destinée à l’acquisition de 550 tonnes de riz comme don du Royaume pour les Malgaches, visant à renforcer les relations entre les deux pays.
Selon des sources proches du dossier, l’ex-diplomate n’avait pas réussi à justifier lors de l’enquête, l’absence ou l’incohérence des dates et documents relatifs à cet épisode, y compris les factures, les virements bancaires, les bons de livraison…
Il a ainsi décidé de blâmer l’Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI) pour ses actes, indiquant que son rôle portait uniquement sur la consultation et non pas la gestion des fonds, en ajoutant qu’il avait convenu avec l’AMCI de coordonner avec une société spécialisée dans l’alimentation.
Le communiqué avait ainsi précisé que Mohamed Amar aurait aussi fait preuve d’un ensemble d’ »agissements discriminatoires à l’égard des communautés non-musulmanes du pays, sans respecter la diversité ethnique et religieuse de Madagascar, ni les valeurs d’ouverture et de tolérance prônées par la religion musulmane et portées par le Roi Mohammed VI, Commandeur des croyants ».