O’Vert Dose: Les 9 limites planétaires qu’on dépasse à petit feu

<span style="color:#6EA950">O’Vert Dose</span>: Les 9 limites planétaires qu’on dépasse à petit feu
mardi 2 août 2022 - 14:05

Une limite planétaire est un indicateur – reconnu et adopté aux niveaux européen et international, indique les seuils à ne pas dépasser, car cela risque de provoquer des changements environnementaux brutaux. Les limites planétaires sont le résultat d’un constat: Les activités humaines perturbent dangereusement l’équilibre de la planète Terre. Ainsi, l’empreinte humaine rivalise désormais avec la nature, devenant une force géologique à part entière.

La transgression d’une limite augmente le risque que les activités humaines fassent involontairement basculer le système terrestre dans un état beaucoup moins hospitalier, ce qui nuirait aux efforts de réduction de la pauvreté et entraînerait une détérioration du bien-être humain dans de nombreuses régions du monde, y compris dans les pays riches.

1- Le changement climatique

Le changement climatique se caractérise par une augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, causée par les activités humaines. En d’autres termes, l’utilisation de combustibles fossiles, l’emploi d’engrais de synthèse ou la production de GES artificiels perturbent le fragile équilibre climatique.

Les changements les plus notables sont une augmentation des températures à l’échelle planétaire, une acidification des océans, une destruction massive de la biodiversité, une augmentation des crises alimentaires, et une augmentation des phénomènes climatiques extrêmes rendant la vie sur terre de plus en plus difficile, pour les plantes et les animaux et pour les humains.

2- L’acidification des océans

Principaux puits de carbone – les océans absorbent un quart des émissions depuis la révolution industrielle – les océans transforment le CO2 en acide carbonique. Néanmoins, absorber trop d’émissions de carbone augmente le niveau d’acidité de l’océan, mettant en péril la diversité marine, tout en compromettant la capacité des océans à absorber davantage de CO2. En outre, cet excès de carbone dans l’atmosphère est – de fait – absorbé par les êtres vivants, ce qui affecte la reproduction des espèces, les écosystèmes marins et la chaîne alimentaire.

Cette limite mondiale est fixée en fonction du taux de saturation en aragonite, qui ne doit pas descendre en dessous de 80 % – par rapport à son niveau de l’ère préindustrielle. En 2009, cette limite est à 84% et n’est donc pas encore dépassée. Malheureusement, en suivant le même rythme jusqu’en 2050, la saturation devrait atteindre les 80% tant redoutés.

3- La dégradation de la couche d’ozone

L’ozone stratosphérique est la couche de l’atmosphère située entre 20 et 50 km d’altitude qui protège les êtres vivants en filtrant une grande partie du rayonnement UV. Son amincissement, voire sa disparition, est une catastrophe pour la vie terrestre (cancers de la peau et modification du système de photosynthèse des plantes). Pour cette raison, la concentration d’ozone dans l’atmosphère est fixée à 275 DU (Dobson Unit), sachant que la valeur moyenne de la colonne d’ozone est de 300 DU, or, la concentration a atteint 283 DU en 2019.

Néanmoins, l’Organisation météorologique mondiale affirme que la couche d’ozone se reconstitue au rythme de 1 à 3 % par décennie depuis 2000, et devrait se reconstituer complètement d’ici 2030.

4- Les perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore

L’azote et le phosphore sont des nutriments essentiels à la croissance des plantes. Émis en trop grande quantité, ils deviennent cependant nocifs pour l’environnement, contribuant à la pollution des eaux par les nitrates – azote – entraînant l’eutrophisation des eaux douces – phosphore – et provoquant l’anoxie des océans et la prolifération des algues vertes. Ainsi, la limite de l’azote se situe entre 62 et 82 millions de tonnes (Mt) par an, rejetées à l’échelle mondiale. Au rythme actuel, les réserves naturelles de phosphore seront épuisées d’ici 50 à 100 ans.

5- L’utilisation de l’eau dans le monde

Inégalement répartie sur la planète – et ne représentant que 3 % de l’eau mondiale – l’eau douce est essentielle à notre survie et à celle des êtres vivants (plantes, animaux, etc.). Or, les prélèvements d’eau se sont accélérés au cours du XXe siècle, notamment pour les usages agricoles et industriels. A titre d’illustration, la part de la ressource annuelle renouvelable en eau douce prélevée pour servir les activités humaines (ou l’agriculture pluviale) est passée de moins de 2% à 10% au cours du 20ème siècle. Cette limite planétaire prend également en compte l’eau verte, qui est prélevée par les plantes – et donc par les puits de carbone terrestres.

Cette altération humaine du cycle de l’eau risque de perturber l’ensemble de la planète. Pire, dans son dernier rapport, le GIEC affirme que le cycle de l’eau est déjà à « un rythme supérieur à tout ce que nous avons connu pendant l’époque géologique de l’Holocène. » A titre d’exemple, de nombreuses régions amazoniennes risquent de se transformer en savanes.

6- Les changements d’utilisation des sols

Le changement d’affectation des sols englobe la transformation de milieux naturels et semi-naturels en terres agricoles. En d’autres termes, le déploiement d’activités humaines sur des surfaces naturelles a de graves conséquences sur l’environnement, par la déforestation de grandes surfaces de forêts, la perte de la biodiversité, l’érosion des sols, l’augmentation des émissions de GES, la diminution de la capacité de stockage du CO2, l’épuisement du carbone et le risque d’inondation. Ainsi, au lieu d’avoir 75 % de terres anciennement forestières encore boisées, il n’y en a plus que 62 %.

7- L’érosion de la biodiversité

L’érosion de la biodiversité – c’est-à-dire des êtres vivants, des écosystèmes et des espèces vivantes – consiste à augmenter le taux d’extinction des espèces. Cela implique : la dégradation de leur habitat, la destruction et la fragmentation des milieux naturels dues aux activités humaines, la pollution de ces habitats, la surexploitation des espèces sauvages (surpêche ou déforestation), l’introduction d’espèces exotiques envahissantes et le changement climatique.

Nous assistons actuellement à la sixième extinction de masse sur terre avec une vitesse et une intensité jamais vues auparavant. Face à ces impacts désastreux, le seuil à ne pas dépasser est de 10 extinctions d’espèces sur un million par an. Malheureusement, la limite a déjà été franchie en 2009 avec 100 extinctions sur un million d’espèces.

8- L’augmentation des aérosols dans l’atmosphère

Contrairement à ce que l’on pense, les aérosols sont pour la plupart de fines particules de nature organique en suspension dans l’air – solides, liquides ou minérales (poussières, embruns, suies ou roches érodées). Cependant, l’activité humaine a créé des aérosols toxiques et transformés (primaires ou secondaires) qui sont nuisibles à notre santé, ainsi qu’à l’environnement. L’accumulation de particules issues des aérosols augmente le taux d’opacité de l’atmosphère, conduisant à une réduction de 10 à 15 % du rayonnement solaire à la surface de la terre. De plus, le carbone noir et le carbone organique présents dans la composition des aérosols traités conduisent au réchauffement climatique.

Malgré son importance prépondérante dans le réchauffement climatique, il est impossible de quantifier un seuil à ne pas dépasser, et ce, à cause de la complexité des aérosols, la variabilité spatio-temporelle des particules, les sources et les impacts.

9- L’introduction de nouvelles substances

Il s’agit de quantifier la pollution créée ou introduite par l’Homme dans la biosphère (nouvelles substances chimiques, nanomatériaux et polymères plastiques entre autres). Cette introduction est considérée comme une limite planétaire car elle a trois effets néfastes : sur le développement physiologique de l’homme, sur le fonctionnement des écosystèmes et sur les autres limites planétaires. Encore faut-il se souvenir que le plastique pèse deux fois plus que tous les animaux de la terre, et nous ingérons 2000 particules de micro plastique chaque semaine.

Il est temps de comprendre collectivement qu’il n’y aura pas de profit sur une planète morte et qu’il est temps de planifier la sortie progressive des énergies fossiles, seule solution pour respecter nos engagements climatiques et espérer limiter le réchauffement à +1,5°C.

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