Gaz: Comment l'Espagne veut réactiver un projet de gazoduc de 2019?

Gaz: Comment l'Espagne veut réactiver un projet de gazoduc de 2019?
jeudi 12 mai 2022 - 08:35

Depuis la guerre en Ukraine, l’Union européenne a choisi de rompre sa dépendance énergétique vis à vis des hydrocarbures en provenance de Russie. Depuis, l’idée de faire transiter le gaz algérien vers la France à travers l’Espagne a refait surface avec un projet de gazoduc abandonné en 2019.

Alors que l’Union européenne est dépendante à 40% du gaz russe pour sa consommation et cherche à trouver d’autres alternatives plus sûres pour ne plus dépendre de Moscou, des discussions se seraient enclenchées entre Madrid et Paris pour faire renaitre un projet de gazoduc avorté.

Mais même si la situation géopolitique a changé depuis l’abandon de ce projet qui devrait avoir un coût et n’être sur pieds que dans plusieurs années, et ce nouveau contexte pourrait favoriser la reprise de ce projet franco-espagnol qui aurait la bénédiction de Bruxelles, il reste que le problème reste l’Algérie.

Car, si le pays nord-africain semble avoir toutes les caractéristiques nécessaires pour venir combler le vide que la Russie laissera, il s’agit d’un partenaire peu fiable qui agit selon le gré de ses humeurs changeantes.

Il l’a démontré lorsqu’il n’a pas reconduit le contrat gazier du gazoduc GME le reliant à l’Espagne via le Maroc à cause du différend du Sahara qui l’oppose au Maroc, et récemment lorsqu’il a menacé l’Espagne de rompre son contrat également s’il venait à revendre du gaz algérien au Maroc.

Néanmoins Bruxelles pousse pour que les pays européens puissent trouver d’autres alternatives au gaz russe, qu’il s’agisse de projet à moyen termes comme celui de l’Algérie, de projets à long termes qui pourraient se manifester dans le gazoduc Maroc-Nigéria qui est entré dans sa deuxième phase d’études et qui devrait permettre d’envoyer du gaz vers toutes l’Europe.

Entre temps, l’Espagne et la France pourraient réactiver le projet de gazoduc MidCat, dont le coût est évalué à 440 millions d’euros et dont la réalisation devrait prendre jusqu’à 4 ans.

Lancé en 2003, le projet devait connecter la région du Midi en France et la Catalogne, par un gazoduc de 190 kilomètres. Rebaptisé STEP (South Transit East Pyrénées), le projet a finalement été abandonné après début 2019 après des années de travaux suite à l’avis défavorable des instances de régulation françaises et espagnoles.

Vendredi, la cheffe la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en déplacement à Barcelone, où elle a rencontré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, a remis le projet sur la table en estimant qu’il est « crucial » pour « se débarrasser des menaces russes » et « du chantage du Kremlin ».

Le projet semble être une bonne solution de moyen terme, étant donné que les ressources en gaz et les capacités de production en Algérie sont quelque peu limitées. Néanmoins, le projet a de bonnes chances d’être mis sur pied sans trop grandes difficultés logistiques.

Il suffirait, d’une volonté de l’Algérie et de réenclencher les travaux du gazoduc qui permettrait par la suite de faire transiter du gaz depuis le Nigéria.

L’Espagne dispose d’une infrastructure des plus avancées pour permettre de connecter le gaz africain à l’Europe. Le pays dispose deux gazoducs, le GME via le Maroc et le Medgaz via l’Algérie, ainsi que six terminaux de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL), plus que tout autre pays européen.

Le Portugal, pays voisin, qui fait aussi parti du deal d’envoi de gaz algérien dispose également d’un port gazier. Le Portugal et l’Espagne, à eux deux, ont donc le potentiel de devenir les connecteurs logiques de gaz pour tous les pays de l’Union européenne.

Madrid qui pousse pour que le projet MidCat soit réactivé, a assuré que la France, plus fébrile, changera de position. Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, a indiqué que « les circonstances ont changé » et « la perception des risques et des opportunités » et qu’en France « ils comprennent qu’il faut le faire ».

Néanmoins l’Espagne ne veut pas prendre en charge le coût de ce projet de près de 440 millions d’euros et estime que c’est à l’UE de payer mettant en avant que ce gazoduc bénéficiera à toute l’Europe.

Mais l’Allemagne, principal pays dépendant du gaz russe, et première puissance européenne, n’est pas connecté par des terminaux gazier avec la France par exemple, et ce sera l’un des principaux problèmes qui buteraient sur la faisabilité du projet MidCat.

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