En Algérie, un homme meurt à cause d'un post Facebook

En Algérie, un homme meurt à cause d'un post Facebook
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jeudi 28 avril 2022 - 23:10

Le danger de la restrictions de la liberté d’expression et la détérioration des droits de l’Homme continue de peser en Algérie. La mort d’un prisonnier d’opinion algérien à cause d’un post Facebook a déclenché la colère dans le pays qui a connu un tournant autoritaire et une répression amplifiée sous le régime du président Abdelmadjid Tebboune.

Hakim Debbazi, un citoyen algérien de 55 ans, a été arrêté le 20 février à Hadjout, une petite ville de la région côtière de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger. Il était en détention provisoire à la prison de Koléa (Tipaza) depuis son arrestation sans inculpation, pour des publications sur sa page Facebook jugées nuisibles à l’intérêt national. Debbazi a été annoncé mort dimanche dans des conditions mystérieuses. Il était père de trois enfants.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a indiqué qu’une demande de mise en liberté provisoire de Debbazi, introduite il y a quelques semaines en raison de son « état de santé déjà préoccupant », a été rejetée par le tribunal.

Hakim Debbazi a été arrêté par les autorités algériennes pour avoir publié du contenu pro-Hirak, le mouvement anti-système (qui a été qualifié de « béni » par le président Tebboune) sur son compte Facebook. Le compte de Debbazi, qui est toujours en ligne, présente des déclarations pro-Hirak et des vidéos anti-régime produites par des Algériens vivant à l’étranger.

L’activiste a été arrêté dans des conditions abusives et emprisonné sans avoir droit à un procès pour des publications sur Facebook alors qu’il n’avait que 91 amis sur son compte.

La mort de Debbazi a exacerbé les sentiments de colère et d’injustice chez de nombreux Algériens, qui tiennent l’État algérien comme ultime responsable de la mort de l’activiste. Les Algériens, touchés et indignés par cette mort injuste appellent à présent à la libération du reste des prisonniers d’opinion, estimés à environ 300 dans ce pays qui a fait un virage autoritaire depuis l’accession au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien a réussi à se hisser au pouvoir fin 2019, suite au mouvement du Hirak, sans aucun soutien du peuple qui a boycotté deux fois les élections présidentielles poussées par l’armée. Les autorités algériennes nient l’existence de prisonniers d’opinion dans le pays.

« Comment en sommes-nous arrivés là… Mourir en prison pour une publication ou une opinion. Je suis triste pour mon pays. L’Algérie nouvelle du changement promis par le pouvoir est un leurre », a écrit Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, sur sa page Facebook.

Des personnalités politiques, comme le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), Abderrazak Makri, le vice-président de Jil Jadid, Zoheir Rouis, l’avocate Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès, ou encore Karim Tabbou, coordinateur de l’Union démocratique et sociale ont tous exprimé leur colère et appelé les autorités à faire la lumière sur les circonstances de la mort de Hakim Debbazi.

Karim Tabbou révèle ainsi que « les autorités ont annoncé à sa famille que Hakim est décédé des suites d’un arrêt cardiaque dû à une grave déficience respiratoire ». Pour lui, le « pouvoir demeure et demeurera le seul et unique responsable de sa mort ».

L’année dernière, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a élargi la définition algérienne du « terrorisme » à l’article 87 pour y inclure également « travailler pour ou inciter par quelque moyen que ce soit, à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels » et de « porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’y inciter, par quelque moyen que ce soit ».

Depuis la création de cet article, les autorités l’ont utilisé pour poursuivre un nombre croissant d’activistes, de journalistes et de défenseurs des droits humains.

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