Les soldats qui ont été emprisonnés à Tindouf sont descendus dans la rue, ce lundi 29 octobre à Rabat, pour dénoncer leur situation financière, le déni, leur histoire qui semble perdue de vue, et les promesses qui n’ont pas été tenues.
Lors de cette manifestation, marquée par des heurts avec les forces de l’ordre, les drapeaux marocains ont été hissés, les manifestants étaient vêtus d’habits traditionnels sahraouis, et sont descendus dans la rue de la capitale avec femmes et enfants pour manifester leur détresse. « Un quart de siècle de notre vie a été sacrifié vainement pour l’intégrité territoriale » tel était le slogan phare scandé lors de cette manifestation.
Les manifestants ont fait savoir qu’ils se sont battus, sans aucune reconnaissance, pour le bien du pays, tandis que leur bien-être,ne semble pas être pris en considération. À travers leurs slogans, ils déplorent leur situation qui « laisse à désirer ».
Dans une déclaration faite à Hespress FR, en marge de la manifestation, un ancien militant et détenu affirme que la situation est alarmante. « J’ai passé 25 ans de ma vie détenu, 25 ans d’humiliation et de rabaissement. Mes collègues et moi avons subi toutes les formes de souffrance. On en a vu de toutes les couleurs ». Et d’ajouter qu’ils ont eu droit à un accueil « lamentable » quand ils ont atterri à Agadir grâce à l’intervention du CICR (Comité international de la Croix rouge).
Les manifestants déclarent que leurs salaires sont minables, qu’ils vivent avec leurs familles dans la misère et qu’ils attendent toujours que les promesses qui leur ont été faites depuis qu’ils sont rentrés en 1999 soient reprises en considération.
Il faut rappeler que ces soldats ont été détenus par le Polisario dans des conditions inhumaines. Certains ne sont revenus qu’en 2005, depuis le cessez-le-feu de 1991.