La cruauté animale continue d’être omniprésente au Maroc. Un nouvel acte d’une grande violence visant les chiens de la commune de Sidi Yahya Zaer, près de Rabat, a suscité la colère générale. Plusieurs canins ont été abattus à coup de fusils, une pratique qui continue de faire des dégâts dans de nombreuses villes au Maroc.
L’abattage, cette pratique d’une cruauté gratuite continue d’être monnaie courante au Maroc. Appliquée depuis des décennies, elle a eu le temps de prouver son inutilité en termes de régulation de la population canine.
Encore aujourd’hui, elle semble être une solution de facilité pour les autorités malgré l’appel à l’ordre du ministère de l’Intérieur. Une situation qui met à mal les associations de protection des animaux, notamment celle des Quat’pattes, désemparées par le manque de compassion et de sensibilisation à la cause animale dans le Royaume.
Dans une vidéo partagée par La Tribu des Quat’pattes, on y voit plusieurs chiens morts entassés dans des camions après une fusillade qui a eu lieu à Sidi Yahya Zaër, le dimanche 23 janvier, à cinq minutes de refuge où vivent de nombreux chiens errants abandonnés.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Dog Rescue Shelter 🐾Rabat (@4pattesrefuge_morocco)
L’association qui vieille à la sécurité des canins a récolté le témoignage d’une personne qui a assisté au massacre et dénonce à Hespress FR, « un génocide » de chiens errants. « Ils été impitoyablement brutaux, dans des scènes étranges dont on ne peut presque assister que dans les films hollywoodiens avec dénonciation statique. Ils nous ramènent aux époques de l’esclavage utiliser des balles, comme si nous étions en guerre contre l’ennemi », regrette le refuge qui continue de se battre pour mettre fin à cette pratique barbare.
La Tribu des Quat’pattes appelle à plus d’action de la part du gouvernement qui continue de fermer les yeux, malgré les nombreux abattages qui ont eu lieu dans les quatre coin du Royaume.
« Où sont les associations, notamment les associations locales et internationales de défense des animaux ? Et où sont ceux qui revendiquent la responsabilité dans ces pays ? Existe-t-il vraiment un budget spécial pour les chiens errants dont bénéficie le Maroc selon les conventions internationales ? Et qui en bénéficie ? Existe-t-il vraiment un principe liant la responsabilité à l’imputabilité dans ce pays ? Ce dont nous avons chanté ces dernières années, je peux confirmer à l’opinion publique en disant qu’il n’y a rien de bon pour une nation aux dépens de créatures impuissantes », poursuit la même source.
Cette tuerie de sang-froid intervient quelques mois après celle qui a eu lieu dans la ville de Fès, durant laquelle plus de 400 chiens ont été abattus.
Cela fait trois ans que le ministère marocain de l’Intérieur a signé un accord avec les secteurs de l’agriculture et de la santé, ainsi qu’avec l’Autorité nationale des vétérinaires, pour réduire la population de chiens errants au Maroc grâce à la stérilisation.
Les groupes locaux et internationaux de protection des animaux réclament depuis longtemps un programme TNR à grande échelle pour réduire de manière éthique la population de chiens errants.
Cependant, il semblerait que la situation soit bien loin des attentes, bien que l’investissement du gouvernement dans ces procédés réduirait non seulement le nombre de chiens errants dans la rue, réduirait la peur du public due aux croyances religieuses, réduirait le risque de transmission et d’infection de la rage parmi la population canine et protégerait donc également le bien-être des chiens.