En cette ère où Dame Covid domine des mains et des pieds le bon fonctionnement de la planète, d’aucuns, pragmatiques, s’interrogent, combien coûte à une entreprise marocaine une mise en quarantaine ? Une nouvelle infection ? Une hospitalisation ? Trouver des réponses à ces questions théoriques est d’un brin provocateur, et relève, sans aucun doute, du casse-tête.
L’obligation de s’y employer est pourtant devenue primordiale pour toute bonne société désirant se conformer à sa raison d’être pour survivre et outrepasser une crise « sanito économique » qui n’a de cesse de perdurer. Au Maroc, nous dit une étude, pour ne pas sombrer dans ce contexte de dépendance à un invisible virus, 62 % de nos entreprises ont basculé vers le télétravail. Un bon bougre de chiffre qui en dit long de part et autre de l’échelle entrepreneuriale que l’on soit employeur ou employé. Pour une solution provisoire, cela plait des deux côtés. Aussi est-il dit dans l’analyse que plus de la moitié des Marocains concernés préfèrent combiner télétravail et présentiel et que malgré les difficultés techniques, 71 % déclarent être plus productifs en travaillant à distance.
Cela a débuté au mois de mars 2020, quand sociétés et entreprises marocaines, devant le fait accompli du confinement, s’étaient vues obligées, de par l’avènement de Dame Covid, à appliquer le télétravail. Depuis, certaines d’entre elles l’ont même maintenu jusqu’à de nos jours, et ce, bien que les mesures quant au « rester chez soi » n’étaient plus de rigueur ou furent assouplies. D’autres ont plutôt fait dans ce que l’on nomme l’hybridation. Les entreprises marocaines semblent donc avoir adopté le télétravail. 62 % des participants à l’enquête disent que leurs entreprises l’appliquent aujourd’hui, dont 13 % qui déclarent que leur entreprise a basculé en télétravail à temps complet, contre 38 % qui disent que leur entreprise fonctionne encore en présentiel. Mais cela est relatif au secteur d’activité, à la taille et la culture de l’entreprise et du style de management adopté. Cependant, la majorité des entreprises, encore réticentes au changement, travaillent toujours en présentiel sans perspectives de télétravail prochainement.
Au Maroc, les 2/3 des entreprises et sociétés font leur beurre dans divers secteurs qui vont des centres d’appel, de l’informatique, de la banque, de l’automobile, de la comptabilité, du BTP en passant par la Pub et médias, appliquent télétravail. 72 % des télétravailleurs admettent avoir opté pour ce mode de fonctionnement volontairement. 81 % pensent qu’il est plus facile de travailler à distance, une préférence qui se confirme selon eux en gain en productivité constaté. Ils se disent plus productifs, autant en télétravail que réunions à distance, et louent à ces dernières efficacités par rapport aux réunions physiques. Seul hic à cet état d’esprit des temps modernes, la mauvaise connexion internet et l’inadaptation des outils de travail qui représentent deux facteurs clés. 23 % déclarent qu’ils utilisent leur propre matériel. Des données clés qui reflètent le manque d’outils et de moyens informatiques et techniques pour assurer une expérience de télétravail qui puisse répondre aux attentes de part et d’autre.
L’anecdote 72 % des personnes en télétravail ont aménagé un coin de travail chez eux. Ils y trouvent de multiples avantages : un gain de temps, un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, réduction du stress et de la fatigue et un gain de productivité. Cela étant, la définition de ce qui est ou non « disproportionné » n’est pas donnée par l’enquête. Il n’est pas précisé non plus si la mise en œuvre du télétravail est possible à « un coût raisonnable » ou doit « s’apprécier au cas par cas ». Fictivement, l’employeur qui perd à cause du télétravail évitera cependant des déplacements à ses employés et leur épargnerait la contamination surtout en ces temps de l’avènement d’Omicron. La poursuite de l’activité économique mérite certes des sacrifices et gageons qu’employeurs et employés n’auront pas la même évaluation quant à cela. Sans rouvrir le débat opposant santé et économie qui ne mène au demeurant nulle part les deux étant trop liés, seul le compromis reste d’appoint.
