Le projet de loi de finances 2019 comprend une mesure qui risque de faire des mécontents. Selon la grille tarifaire rendue publique, le tarif de la vignette automobile pourrait augmenter de 50 à 500 dirhams en moyenne, si le PLF 2019 est adopté par le Parlement. Pour la majorité des Marocains, la hausse du prix n’est pas forcément la bienvenue et plutôt perçue comme une « taxation au profit du gouvernement ».
Contacté par Hespress FR, Atman Dkhissi, docteur en sciences économiques et en gestion, considère que cette mesure du gouvernement est une manière de recourir « aux solutions faciles pour renflouer les caisses de l’État ».
De l’avis du Pr Dkhissi, du fait de la politique prônée par « les islamistes au pouvoir (PJD) », le citoyen lambda « se voit contraint de contribuer à la couverture du besoin de financement de l’État ».
Chiffres à l’appui, l’économiste précise que l’augmentation du prix de la vignette « varie de 3,33 % pour les véhicules gasoil de 11-14 Ch à 14,28 % pour les véhicules essence de moins de 8 Ch ».
« Fardeau fiscal »
Le « nouveau fardeau fiscal », selon les termes du spécialiste, « sera supporté essentiellement par la classe moyenne marocaine qui possède, souvent, des véhicules de moins de 8 Ch ».
Et de souligner qu’il y a une « augmentation de 7,14 % pour les véhicules gasoil et de 14,28 % pour les véhicules essence ».
Si le projet de loi de finances est adopté, et que l’augmentation du prix de la vignette entre en vigueur en 2019, ce serait « une vraie aubaine financière pour le gouvernement », poursuit notre interlocuteur.
Enfin, le professeur rappelle que les ventes des voitures neuves ont « enregistré à fin juillet 2019, une augmentation de 4,86 % par rapport à la même période de l’année précédente, comme l’annonçait l’Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc ».
Du côté, des citoyens marocains, l’avis est mitigé. Ghali, fonctionnaire âgé de 60 ans, considère qu’« une hausse de 50 dirhams sur l’année n’a pas d’impact » sur ses dépenses annuelles. Meryem Hsaine, assistante administrative, ne partage pas le même avis et se dit contre cette augmentation. « Il y a eu une hausse du prix du gasoil, pourquoi augmenter le prix de la vignette également ? », s’insurge-t-elle.
Même son de cloche chez Ilham Aarif, assistante de direction et maman d’un bébé de quelques mois qui confie que cette nouvelle mesure « ne l’arrange pas du tout ». Elle affirme ne pas comprendre non plus cette hausse.
